Douleur pelvienne chronique chez la femme: ce qu'il faut savoir

Découvrez les principales causes de la douleur pelvienne chronique chez les femmes. Existent-ils des solutions? etc...
Douleur pelvienne chronique chez la femme: ce qu'il faut savoir
Diego Pereira

Relu et approuvé par el médico Diego Pereira.

Dernière mise à jour : 20 février, 2023

Les chercheurs classent la douleur pelvienne chronique chez les femmes comme des épisodes de douleur cyclique ou non cyclique durant au moins 3 à 6 mois, respectivement. Sa manifestation est très large, bien qu’elle comprenne généralement une dysménorrhée (crampes menstruelles sévères), une dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels), une dysurie (miction douloureuse) et une dyschésie (constipation associée à des douleurs). Nous vous présentons ce que les scientifiques ont découvert.

Sa prévalence réelle n’est pas connue, bien que certaines estimations suggèrent que jusqu’à 24 % des femmes dans le monde en souffrent. Les douleurs pelviennes chroniques sont donc relativement fréquentes, et posent de sérieux problèmes de bien-être. Bien que de nombreux cas n’aient pas de remède définitif, il est presque toujours possible de faire quelque chose pour les traiter. Nous nous concentrons sur ses causes et les options de traitement.

Causes de la douleur pelvienne chronique chez les femmes

Les causes des douleurs pelviennes chroniques font encore débat. Il n’y a pas de catalyseur unique pour ces épisodes, et la raison exacte de la douleur ne peut pas toujours être trouvée.

Selon les preuves, de nombreuses femmes mettent jusqu’à deux ans pour consulter un médecin, elles traitent donc leurs symptômes pendant un certain temps avant de demander de l’aide. De toutes les explications possibles de la douleur, nous vous laissons avec la plus connue.

1. Endométriose

Selon les chercheurs, entre 71 % et 87 % des femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques souffrent d’endométriose. L’endométriose est un trouble caractérisé par la croissance de tissu endométrial en dehors de l’utérus.

Il se développe principalement dans les ovaires, les trompes de Fallope et dans les tissus qui tapissent le bassin. Comme le préviennent les experts, cela peut prendre des années, voire des décennies, pour qu’il soit correctement diagnostiqué.

2. Maladie inflammatoire pelvienne (PID)

Les spécialistes ont également lié ces épisodes à une maladie inflammatoire pelvienne. Le mécanisme exact n’est pas connu, mais on pense qu’il survient à la suite de cicatrices, de lésions tissulaires et d’adhérences résultant d’une inflammation et d’une infection.

La PID est une infection des organes reproducteurs d’une femme, souvent à la suite de MST (chlamydia, gonorrhée et autres) et d’autres types d’infections.

3. Adénomyose

Indications des probiotiques vaginaux

L’adénomyose survient lorsque le tissu qui tapisse l’utérus (endomètre) se développe dans la paroi musculaire de l’utérus. Elle ressemble à l’endométriose, à tel point qu’elle partage bon nombre de ses symptômes.

Il existe des preuves que l’adénomyose peut être responsable de la douleur pelvienne chronique chez les femmes. Cette cause est plus fréquente dans les dernières années de procréation et disparaît généralement après la ménopause.

4. Fibromes utérins

Enfin, les experts ont découvert que de nombreuses patientes atteintes de fibromes utérins développent également des douleurs pelviennes non cycliques. Les fibromes sont des excroissances non cancéreuses qui se développent dans ou autour de l’utérus.

Les fibromes utérins ne provoquent pas toujours de symptômes. Lorsqu’ils atteignent une certaine taille, des complications surviennent, notamment des douleurs.

Les autres causes possibles de douleur pelvienne chronique chez la femme sont la cystite interstitielle, les infections des voies urinaires, le syndrome de congestion pelvienne, le syndrome du côlon irritable, le syndrome du releveur, les problèmes de soutien pelvien, la vulvodynie, à la suite d’une intervention chirurgicale et autres.

Outre les catalyseurs physiologiques, les catalyseurs psychologiques doivent également être pris en compte. En effet, il existe des preuves que les traumatismes et les troubles de stress post-traumatique peuvent entraîner des douleurs pelviennes chroniques. De plus, des cas ont été trouvés dont les catalyseurs sont la dépression et l’anxiété.

Ce ne sont que deux exemples de la façon dont ces épisodes peuvent être de nature psychologique. Il est important de noter que de nombreux cas restent idiopathiques (aucune cause directe n’en est retrouvée).

Traitement de la douleur pelvienne chronique

La douleur pelvienne chronique a un traitement

Il existe un large éventail de phénomènes qui expliquent les douleurs pelviennes chroniques chez les femmes. Compte tenu de la variété des catalyseurs, il n’existe pas de traitement unique.

La première étape consiste à lancer un processus de diagnostic afin de trouver le déclencheur exact. Lorsque vous savez ce qui cause la douleur, vous pouvez choisir une thérapie spécifique pour la contrôler.

Comme le préviennent les spécialistes, l’objectif du traitement est de maximiser la qualité de vie et le bien-être du patient, en mettant l’accent sur son implication dans la maîtrise de soi. C’est pour cette raison que de nombreuses thérapies se concentrent sur la gestion des symptômes, qui se fait avant qu’un diagnostic spécifique ne soit posé. Ainsi, il est possible de contrôler la douleur et d’améliorer le bien-être général de la patiente.

Ceci est fait en considérant que cela peut prendre des mois voire des années avant de trouver le catalyseur exact. Dans le processus, les variables psychologiques et physiologiques sont exclues, et même alors, il n’est pas toujours possible de trouver son déclencheur.

Selon les critères du spécialiste, l’utilisation d’antibiotiques, d’analgésiques, de traitements hormonaux et d’antidépresseurs peut être envisagée.

Vous pouvez également opter pour des thérapies complémentaires, telles que la physiothérapie, la psychothérapie, les injections de points gâchettes, l’acupuncture, la méditation, le yoga et les programmes de rééducation de la douleur. L’intérêt pour la neurostimulation s’est accru ces dernières années, c’est donc une stratégie à considérer. Les cas les plus graves peuvent être traités par chirurgie.

Enfin, il existe de nombreuses options pour traiter ces épisodes, et les personnes concernées doivent en être conscientes. L’alternative n’est pas d’apprendre à vivre avec la douleur, mais de trouver sa cause et, ce faisant, d’essayer différentes méthodes qui procurent un soulagement. Si vous pensez avoir des douleurs pelviennes chroniques, assurez-vous de consulter un spécialiste, ou en tout cas de consulter un deuxième avis.



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