Schizophrénie : symptômes, causes et traitement

La schizophrénie suppose une aliénation de la réalité et même des processus mentaux eux-mêmes. En savoir plus sur ses causes, ses symptômes et son traitement.
Schizophrénie : symptômes, causes et traitement
Bernardo Peña

Rédigé et vérifié par el psicólogo Bernardo Peña.

Dernière mise à jour : 16 juin, 2023

La schizophrénie est une psychopathologie qui implique une altération grave des processus psychologiques, la désintégration de soi, l’isolement et un retrait progressif de la réalité.

C’est un trouble mental grave qui doit être traité. Aujourd’hui, nombre de ses causes sont déjà connues. Par conséquent, le pronostic et la qualité de vie des patients ont connu une amélioration notable.

Schizophrénie : caractéristiques de cette psychopathologie

La schizophrénie est un trouble mental grave et chronique. Elle se caractérise par un parcours en trois étapes : phase prodromique, positive et négative.

  • Phase prodromique: elle se caractérise par un retrait progressif de la réalité. Petit à petit, la pensée et le comportement deviennent plus étranges. Les personnes qui vivent avec le sujet peuvent prendre conscience du changement. Cependant, plusieurs fois, se produisant sur des semaines, des mois ou des années, ils peuvent ne pas être entièrement alarmants.
  • Phase de symptômes positifs: c’est celle dans laquelle les symptômes les plus saillants de la pathologie sont présents. Les hallucinations, les délires et les comportements chaotiques et désorganisés ressortent avant tout. De toute évidence, la pensée et le langage seront grandement affectés.
  • Phase des symptômes négatifs: elle est caractérisée par l’isolement, l’autostimulation, l’anhédonie et le syndrome amotivationnel.

Symptômes positifs de la schizophrénie

Les symptômes positifs impliquent :

  • Idées délirantes : pensées fausses et incohérentes soutenues, malgré les preuves du contraire.
  • Hallucinations : perceptions visuelles, auditives, tactiles, kinesthésiques ou sensorielles qui se produisent en l’absence de stimuli. Par exemple, voir quelque chose qui n’est pas là ou entendre des voix qui n’existent pas.
  • Troubles de la pensée : La pensée ne suit pas les lois de la logique.
  • Langage désorganisé : c’est comme si votre langage manquait du moindre sens.

Symptômes négatifs de la schizophrénie

Les symptômes négatifs impliquent :

  • Démotivation ou incapacité à adopter des comportements motivés.
  • Aplatissement affectif.
  • Isolement social.
  • Anhédonie.
dépression de la schizophrénie

Schizophrénie : types et caractéristiques

Ce trouble mental grave présente des similitudes générales. Cependant, il peut y avoir des caractéristiques spécifiques à chaque personne. La schizophrénie est divisée en différents types.

Schizophrénie paranoïaque

La schizophrénie paranoïde est la plus courante de tous les types. Elle survient généralement chez les personnes de plus de trente ans. C’est le type avec le meilleur pronostic et la possibilité de récupération. Les symptômes sont :

  • Hallucinations auditives.
  • Présence d’un ou plusieurs délires, généralement de persécution.
  • Langage, pensée et comportements modérément affectés.

Schizophrénie désorganisée

Ce type de schizophrénie est le plus grave et a le pire pronostic. Dans certains cas, un confinement mécanique ou psychopharmacologique est requis. Certains de ces symptômes surviennent :

  • Hallucinations et délires sévères.
  • Langage, pensée et comportement très désorganisés.
  • Affectivité très affectée.

Schizophrénie catatonique

Ce type se caractérise par son évolution très fluctuante. Ses symptômes se caractérisent avant tout par des troubles psychomoteurs :

  • Les personnes peuvent rester immobiles plusieurs heures ou, à l’inverse, présenter un excès d’activité motrice.
  • Résistance à effectuer certains mouvements.
  • Des maniérismes se produisent.
  • Répétition de phrases et de mots sans sens apparent.

Schizophrénie indifférenciée

C’est l’un des types de schizophrénie les plus courants. Il ne rentre dans aucune des catégories ci-dessus ; d’où son nom. Bien qu’il présente de nombreuses caractéristiques, telles que la présence de délires et d’hallucinations, en termes de pensée, de langage et de comportement, il ne répond pas aux critères d’autres types.

Schizophrénie résiduelle

C’est un autre type très courant. Ce dernier peut survenir lors de la transition entre les phases positives et négatives de la schizophrénie. Bien qu’il ne présente pas d’épisodes psychotiques, tels que des délires et/ou des hallucinations, il présente une anhédonie, une démotivation, un manque d’expressivité et un isolement.

Maux de tête

Causes de la schizophrénie

L’étiologie de la schizophrénie est multicausale. Elle doit donc être abordée sous le paradigme biopsychosocial. Tenter de l’expliquer par des raisons exclusivement biologiques, psychologiques ou sociales serait insuffisant.

Selon le modèle vulnérabilité-stress, des facteurs prédisposants et déclenchants (biologiques et psychologiques) sont nécessaires pour développer la maladie. Ceux-ci, dus à l’action de stimuli environnementaux déclenchants, tels que le stress ou les événements traumatiques, donneraient lieu à la pathologie.

Causes biologiques

Selon Moreno, AC (2007), plusieurs gènes spécifiques seraient à l’origine du développement de la schizophrénie. Par conséquent, son héritabilité est mise en évidence. Cependant, la maladie elle-même ne serait pas héréditaire, mais une vulnérabilité à la subir.

D’autre part, il semble que l’action dérégulée du neurotransmetteur dopamine soit également à l’origine de l’initiation et du maintien de la maladie. C’est ce qu’on appelle l’hypothèse de la dopamine. Enfin, d’autres chercheurs soutiennent que la schizophrénie est due à des problèmes lors de l’accouchement ou à des infections virales précoces.

Causes psychologiques

Parmi les causes psychologiques, on pourrait retrouver la présence de traumatismes infantiles refoulés. Ceux-ci émergeraient dans la conscience sous la forme de symptômes de schizophrénie.

Nous mettons également en évidence les schémas de pensée déformés en tant que causes psychologiques, qui donneraient lieu à des distorsions de la réalité, à la pensée magique et à diverses superstitions.

Tout ce qui précède, ajouté à un mauvais contrôle des émotions, des troubles de l’humeur, des problèmes d’estime de soi, etc., peut conduire à une psychopathologie grave et complexe telle que la schizophrénie.

Causes sociales

Les membres des groupes ethniques et culturels minoritaires sont plus susceptibles de souffrir de différents types de psychose. Peut-être que les membres de ces groupes doivent rester plus vigilants face à une réalité hostile.

Il peut y avoir d’autres facteurs, tels que les abus sexuels et les mauvais traitements pendant l’enfance et les modes de communication dysfonctionnels. Watzlawick, P., en 1976, l’appelait la théorie du double lien dans la communication familiale.

Traitement de la schizophrénie

Le traitement de la schizophrénie a les objectifs suivants :

  • Éliminer les symptômes de la maladie.
  • Amener le patient à gagner en autonomie et en contrôle sur sa propre vie. C’est-à-dire se fixer des objectifs, entreprendre des projets personnels, etc.
  • Réinsérer le patient dans la société, en évitant son institutionnalisation dans les centres de santé.

Ainsi, le traitement repose sur :

  • Pharmacothérapie : les antipsychotiques sont souvent prescrits pour aider à prévenir l’apparition des symptômes.
  • Thérapie psychologique : dans laquelle les pensées, les émotions et le comportement du patient sont travaillés. Elle peut être individuelle ou en groupe.
  • Thérapie familiale : les familles sont invitées à rétablir les liens familiaux et à promouvoir une communication saine.

En guise de conclusion…

En conclusion, aujourd’hui, on en sait de plus en plus sur la schizophrénie. Cela a contribué à améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Cependant, des recherches sont encore nécessaires pour développer des traitements de plus en plus efficaces et pour intégrer ces personnes dans la société plus tôt et dans de meilleures conditions.



  • Graff-Guerrero, A., Apiquian, R., Fresán, A., & García-Anaya, M. (2001). Perspectiva neurobiológica de la esquizofrenia. Salud Mental24(6), 36-42.
  • Moreno, A. C. (2007). Las esquizofrenias: sus hechos y valores clínicos y terapéuticos. Elsevier España.
  • Penn, D. L., & Mueser, K. T. (1995). Tratamiento cognitivo-conductual de la esquizofrenia. Psicología conductual3(1), 5-34.
  • Reyes, M. M., Quiñonez, R. M., de Villalvilla, T. D., Lomba, P., Fernando, A. P., & Sosa, M. V. (2004). Transmisión familiar de los síntomas positivos y negativos en la esquizofrenia familiar y esporádica. Actas Españolas de Psiquiatría32, 353-357.
  • Watzlawick, P. (1976). Teoría de la comunicación humana; interacciones, patologías y paradojas(No. 04; BF637. C45, W3 1976.).

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