Qu'est-ce que le névrome de Morton ?

Le névrome de Morton est plus fréquent chez les femmes et peut être lié aux chaussures et à l'activité physique. Quels sont ses symptômes?
Qu'est-ce que le névrome de Morton ?
Diego Pereira

Relu et approuvé par el médico Diego Pereira.

Dernière mise à jour : 30 janvier, 2023

Le névrome de Morton est une inflammation du tissu nerveux qui se produit dans le pied, le plus souvent le troisième ou le quatrième orteil. Il s’agit d’une affection bénigne et non cancéreuse souvent connue dans le milieu médical sous le nom de névrome inter-métatarsien. Ce n’est pas une tumeur maligne, mais un épaississement du tissu qui entoure le nerf.

Comme le soulignent les experts, le névrome de Morton est plus fréquent chez les femmes, dans un rapport de 5:1 par rapport aux hommes. Sa prévalence dans la population est inconnue, bien que des preuves indiquent que jusqu’à 33 % des patients ne développent pas de symptômes. C’est pour cette raison qu’elle est peut-être plus fréquente qu’on ne le pense, puisque les signes se limitent au niveau d’inflammation du tissu nerveux.

Symptômes du névrome de Morton

La plupart des névromes de ce type se développent entre le troisième et le quatrième orteil. Cela est dû au fait que l’espace entre les tissus dans cette zone est plus étroit par rapport aux autres. Au début, le névrome peut ne manifester aucun symptôme, et ceux-ci apparaissent généralement progressivement. Voici donc une image typique du névrome de Morton :

  • Fourmillements ou engourdissements dans le pied (paresthésie).
  • Sensation qu’il y a quelque chose à la base du pied.
  • Douleur dans la voute plantaire.
  • Inconfort dans le troisième ou le quatrième doigt.

Les symptômes s’aggravent généralement lorsque le patient porte des chaussures bien ajustées ou est physiquement actif. Au contraire, ils se réduisent lorsque la personne enlève la chaussure et repose les pieds d’un certain type d’activité. Parfois, le processus inflammatoire est reporté de jours ou de semaines, quels que soient les facteurs évoqués.

La plupart des épisodes se développent avec une intensité légère ou modérée, bien qu’au fil des ans, ils puissent évoluer vers un état plus grave ou intense. Tout est conditionné par le niveau d’activité, pour que sa détection précoce puisse aider à contrôler son évolution. Il est important de noter que le patient ne peut ni voir ni sentir le névrome, car il ne s’agit pas d’une tumeur (il s’agit simplement d’une inflammation des tissus).

De nombreux patients décrivent le névrome de Morton comme la sensation d’avoir une pierre dans leur chaussure ou leur chaussette. En effet, une partie d’entre eux cherche en vain quelque objet à l’intérieur de leur chaussure ; ou en tout cas pensent qu’il y a un défaut de fabrication. Cette sensation doit être prise comme point de départ pour la détecter dans ses états initiaux.

Quelles sont les causes du névrome de Morton?

Névrome de Morton dû au port de talons hauts

Les causes du névrome de Morton ne sont pas entièrement comprises. Comme nous l’avons déjà mentionné, physiologiquement, la zone est prédisposée à l’inflammation par rapport aux autres zones environnantes, bien qu’il doive y avoir un déclencheur pour le processus inflammatoire. Nous vous présentons quelques-uns des principaux suspects derrière ce type de névrome du pied :

  • Répartition inégale du poids : cela peut provenir, entre autres, de voutes plantaires très creuses, de pieds plats ou d’orteils en marteau. Ces altérations de l’anatomie du pied empêchent le poids d’être réparti uniformément lors de la marche. Ce qui peut favoriser l’inflammation des tissus due à une pression excessive.
  • Utilisation de certains types de chaussures : comme les chaussures à talons. Ceux-ci font que la majeure partie du poids est concentrée dans les orteils et la partie avant du pied, et non sur toute la base du pied. Des chaussures trop serrées ou qui ne correspondent pas à la forme du pied peuvent également avoir le même effet.
  • Activités à fort impact : telles que le jogging, le tennis ou le football et d’autres activités qui entraînent un fort impact sur les pieds. L’escalade et la randonnée peuvent également entraîner ces processus inflammatoires, en partie en raison du type de chaussures nécessaires pour les développer et du terrain sur lequel la personne évolue.
  • Traumatisme : un autre déclencheur possible est un traumatisme de la zone de l’avant-pied. Les bosses et les chutes peuvent provoquer des fissures dans les tissus, qui peuvent évoluer avec le temps vers une inflammation temporaire puis permanente.

Presque tous les cas peuvent être expliqués par ces déclencheurs, bien qu’il y ait évidemment des épisodes qui sont la conséquence d’un problème sous-jacent. Par exemple, le névrome de Morton est relativement courant chez les personnes atteintes de la déformation de Haglund, du sarcome synovial, des kystes plantaires, de la bursite, des verrues plantaires, des fibromes plantaires et de l’eczéma dyshidrosique.

Diagnostic du névrome de Morton

Le névrome de Morton est évalué par des traumatologues

Le diagnostic du névrome de Morton est relativement simple. Tout d’abord, les spécialistes essaieront d’exclure d’autres explications possibles des symptômes, toutes basées sur un entretien initial. Des tests d’imagerie sont ensuite effectués, initialement des rayons X, des ultrasons et des IRM.

Bien que tous les trois soient utiles pour détecter le névrome, les experts considèrent l’IRM comme la méthode la plus appropriée.

Cette condition a de nombreux diagnostics différentiels. Les fractures du pied, l’épuisement musculaire, les callosités, la tendinite, la synovite, le syndrome du tunnel tarsien, la vascularite localisée, la maladie de Freiberg, la névrite périphérique, les oignons et la polyarthrite rhumatoïde (parmi beaucoup d’autres) doivent être exclus. Il est important de tenir compte de tous ces éléments, car la douleur à l’avant-pied est souvent diagnostiquée comme un névrome de Morton.

Quelles sont les options de traitement?

La première alternative pour traiter le névrome de Morton consiste à miser sur les thérapies conservatrices. C’est-à-dire le repos, l’application de compresses froides ou chaudes, l’utilisation de semelles et de chaussures spéciales, la physiothérapie, la perte de poids (pour réduire la pression sur la semelle) et la prise d’analgésiques en vente libre pour soulager la douleur comme l’ibuprofène.

Si ces stratégies ne s’améliorent pas, le patient peut opter pour un traitement par injection. Il consiste en l’administration locale de cortisone, d’anesthésiques et d’autres agents pour éliminer les complications associées au névrome. Dans certains contextes, le spécialiste peut suggérer une intention chirurgicale. Bien que cela soit considéré comme la dernière alternative si les thérapies précédentes n’ont pas été efficaces.

Enfin, le patient doit savoir qu’un pourcentage significatif d’interventions chirurgicales ne réussit pas entièrement. Cela est dû, entre autres, à un diagnostic erroné, à une extraction incomplète, à un syndrome douloureux régional complexe et à des épisodes de récidive. Pour cette raison, vous devriez miser sur les traitements les moins invasifs, bien que vous deviez être ouvert aux suggestions du spécialiste.



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