Mélasma : symptômes, causes, prévention et traitement
Le mélasma est connu par la présence de taches brunes, de taille et de forme variables, généralement sur le visage des femmes. Il existe également des manifestations extra-faciales et chez l’homme, bien qu’elles soient moins fréquentes.
Celles-ci sont produites en réponse à l’exposition à la lumière ultraviolette et aux changements hormonaux typiques de la grossesse ou de l’utilisation de contraceptifs. Si vous souffrez de cette maladie ou souhaitez en savoir un peu plus à ce sujet, cet article est pour vous.
Quelles sont les manifestations cliniques ?
Le mélasma est une zone d’hyperpigmentation située sur le visage, bien qu’il existe des présentations faciales supplémentaires. Il s’agit de l’acquisition d’une coloration plus intense que la peau normale de la personne. La couleur brun foncé est la plus courante dans ce type de maladie.
Il apparaît généralement symétriquement, avec presque les mêmes formes des deux côtés du corps. L’apparition des taches est progressive sans inclure les symptômes associés, tels que démangeaisons, brûlures ou douleurs.
Il est de nature récurrente, de sorte qu’elles peuvent diminuer de taille et apparaître plusieurs semaines plus tard. En raison de sa localisation faciale, il pourrait influencer l’apparition de troubles anxieux, d’estime de soi ou de dépression avec une sévérité variable.
Quels sont les principaux types de mélasma ?
Il existe plusieurs classifications que les médecins utilisent pour cette condition. La plus utilisée est celle qui distingue les lésions faciales des lésions extra-faciales.
Le mélasma facial a plusieurs localisations. Elles peuvent être centro faciales (quand elles touchent les joues, le nez et les lèvres supérieures), malaires (un peu en arrière des deux joues) et mandibulaires (très rares et touchent la surface de l’os correspondant).
Dans le cas du mélasma extra facial, il survient généralement dans les membres supérieurs, le sternum et le cou. Le fait qu’il ne s’agisse pas d’une condition clinique acceptée est très frappant, puisque certains dermatologues considèrent qu’il s’agit d’une mélanodermie.
Quelles sont les causes du mélasma?
Il n’est pas possible, dans tous les cas, de détecter une cause spécifique. Or, on sait qu’au niveau cellulaire il y a une augmentation du nombre de mélanocytes. Ce sont les cellules cutanées responsables de la production de mélanine, principal pigment de la peau.
Comme ces cellules apparaissent de manière inégale en réponse à divers stimuli, les lésions sont très variées et dispersées. Grâce à l’examen de la peau à travers des biopsies, il a été possible de distinguer d’autres altérations moins évidentes parmi lesquelles :
- Augmentation du nombre de mastocytes, qui sont des cellules appartenant au système immunitaire.
- Plus grande abondance de vaisseaux sanguins, liée à l’augmentation du nombre de cellules.
- Une exposition constante à la lumière ultraviolette pourrait déclencher un phénomène connu sous le nom d’élastose solaire. Cela implique une détérioration du tissu qui lie et soutient les cellules de l’épiderme, l’affaiblissant progressivement.
Facteurs de risque exogènes
Au sein de ce groupe, le plus important est l’exposition à la lumière ultraviolette. Cela représente un type de rayonnement qui n’est pas très visible à l’œil humain, adaptant une teinte violette plutôt faible.
Il est probable que pour cette raison les lésions se situent sur le visage et dans les zones exposées à la lumière. L’utilisation d’un écran solaire est un excellent moyen de prévenir l’apparition des taches.
Le reste des facteurs physiques comprend les traumatismes faciaux, bien que les lésions ne se présentent pas toujours de la même manière et n’aient pas tendance à se reproduire. L’exposition à certains éléments chimiques pourrait également favoriser l’apparition du mélasma. Ceux-ci incluent les cosmétiques et l’effet de certains nettoyants pour la peau.
Facteurs de risque endogènes
Contrairement à la croyance populaire, le mélasma n’est pas le résultat d’une maladie du foie ou des reins. Parmi les facteurs de risque endogènes, les plus importants sont le sexe, le niveau de certaines hormones et le type de peau.
Les femmes sont les plus exposées à la maladie. Cela pourrait être dû à des caractéristiques génétiques inhérentes au sexe, comme la charge hormonale pendant la grossesse. De plus, en raison de l’utilisation croissante des contraceptifs oraux (CO), l’incidence du mélasma a considérablement augmenté ces dernières années.
Il peut apparaître sur n’importe quel type de peau, mais il est plus fréquent chez les peaux foncées. En termes un peu plus complexes, il affecte les phototypes III à V.
Après l’introduction du finastéride comme alternative thérapeutique pour le traitement de l’alopécie androgénique, davantage de cas de mélasma ont commencé à être observés chez les hommes. Ce médicament est associé à des changements hormonaux, qui pourraient provoquer des boutons, selon un rapport de cas de 2014.
Peut-on prévenir l’apparition du mélasma ?
En théorie, la survenue de ces lésions peut être prévenue en évitant les facteurs de risque modifiables. Cependant, dans certains cas, il est difficile d’arrêter d’utiliser certains types de traitements hormonaux. Il est préférable d’éviter l’exposition au soleil.
La recommandation est de recourir à la photoprotection chimique, c’est-à-dire aux écrans solaires. Le choix dépend beaucoup des possibilités de chaque patient, étant nécessaire de choisir le meilleur rapport qualité/prix et d’optimiser d’autres mesures personnelles pour se protéger.
Un facteur de protection solaire (FPS) de type 50+ est recommandé. Un dermatologue de confiance doit effectuer les indications pertinentes, mais cela nécessite généralement plusieurs applications tout au long de la journée et à tout moment de l’année.
D’autres mesures personnelles sont nécessaires. Le port d’un chapeau et de lunettes est une habitude simple qui peut aider à prévenir l’apparition de nouvelles blessures. Enfin, il convient d’éviter l’utilisation de cosmétiques irritants susceptibles de subir des modifications chimiques lorsqu’ils sont exposés à un ensoleillement abondant.
Existe-t-il un traitement pour le mélasma ?
Cette condition est récurrente, donc dans certaines circonstances, elle peut disparaître d’elle-même. Cependant, et plus encore lorsqu’un patient est exposé à des facteurs de risque permanents, il existe des alternatives thérapeutiques pour réduire les symptômes. Ceux-ci ont non seulement un effet sur la taille des lésions, mais aussi sur les manifestations psychologiques.
Le traitement topique est non seulement le plus efficace, mais il est également associé à beaucoup moins d’effets indésirables. Celle-ci a la particularité d’être préférée en polythérapie, c’est-à-dire que l’on privilégie les associations entre plusieurs médicaments.
Traitement topique du mélasma
Les médicaments les plus couramment utilisés sont l’hydroquinone, les rétinoïdes et les stéroïdes. L’hydroquinone a l’avantage de produire très peu d’effets indésirables.
Les rétinoïdes sont des dérivés de la vitamine A et sont largement utilisés en dermatologie, tant par voie orale que topique. Cette dernière présentation est déconseillée chez la femme enceinte, car elle est connue pour avoir un effet tératogène.
Lorsque l’on parle de stéroïdes, on fait référence à un groupe de substances similaires qui ont généralement un effet immunosuppresseur. Cela diminue l’inflammation des lésions et favorise des améliorations satisfaisantes, mais ils ne sont pas recommandés comme traitement unique.
Traitement systémique
Les options sont plus limitées que dans la section précédente et comprennent l’acide tranexamique, les caroténoïdes et la mélatonine. La plupart de ces alternatives thérapeutiques sont indiquées à long terme et nécessitent comme mesure fondamentale l’association avec des écrans solaires puissants pour éviter l’apparition de nouvelles lésions.
Un enjeu esthétique important
Le mélasma a un aspect esthétique important, c’est pourquoi les alternatives sont appréciées pour améliorer l’apparence des taches chez les personnes qui souhaitent les supprimer ou les réduire. Saviez-vous qu’il existe des outils pour cela ?
La chimio exfoliation superficielle en fait partie. Elle n’est pas utilisée comme traitement de première intention, mais est réservée aux cas où le traitement topique ou oral a échoué.
Enfin, la réalisation de cette procédure consiste à appliquer des substances chimiques sur la peau afin d’éliminer les cellules mortes. Les médicaments ajoutés comprennent l’acide glycolique et la trétinoïne. Pensez toujours à vous conseiller auprès de professionnels si vous décidez d’avancer dans ces démarches.
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