Différences entre le scanner et l'IRM

Le scanner et l'IRM sont 2 techniques d'imagerie différentes, mais elles sont parfois utilisées de manière complémentaire pour détecter une affection. En quoi diffèrent-elles?
Différences entre le scanner et l'IRM
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par el biólogo Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 04 octobre, 2023

La médecine a considérablement progressé au cours des dernières décennies, permettant ainsi aux professionnels d’observer les tissus internes du patient sans avoir recours à la chirurgie. De nombreuses méthodes de diagnostic utilisées aujourd’hui sont peu invasives et rapportent une grande quantité d’informations sur l’état individuel. Connaissez-vous les différences entre le scanner et l’IRM ?

Bien que les deux techniques permettent d’observer le conglomérat tissulaire interne du patient, elles montrent une série de différences fondamentales. Aujourd’hui, nous vous indiquons les utilisations, les caractéristiques fonctionnelles et les contre-indications du scanner et de l’IRM.

Qu’est-ce qu’un scanner ?

Avant d’explorer les différences entre la tomodensitométrie (scanner) et l’IRM, nous souhaitons les décrire en détail. Il est effectivement d’abord nécessaire de les connaître à un niveau fonctionnel.

La tomographie axiale informatisée (également connue sous le nom de scanner ou tomographie sèche) est définie par le National Cancer Institute (NCI) comme : “une procédure qui utilise un ordinateur relié à un appareil à rayons X pour créer une série d’images détaillées de l’intérieur de la corps ‘. C’est un type d’étude radiologique.

La tomodensitométrie utilise des rayons X, rayonnements corpusculaires ionisants, invisibles à l’œil humain, capables de traverser des corps opaques. La machine chargée de réaliser le test émet un faisceau collimaté de rayons X (parallèles les uns aux autres) qui viennent heurter l’élément à étudier, en l’occurrence le patient. La procédure est effectuée à travers une structure circulaire connue sous le nom de portique.

Le portique est le corps vertical de l’unité qui a un trou central, dans lequel la table d’examen est insérée avec la personne couchée. Il mesure environ 70 centimètres de large. Le faisceau de rayons X tombe sur différents points du corps pendant qu’il est repositionné dans différentes positions dans l’espace du portique.

Par ailleurs, le rayonnement non absorbé est capté par les détecteurs de rayons X (situés dans la position directement opposée au faisceau émis), qui génèrent une image qui est transmise à un ordinateur. Comme indiqué par l’Institut national d’imagerie biomédicale et de  bio ingénierie, chaque fois que les rayons effectuent une « rotation », une image 2D du patient est construite.

L’image n’est pas obtenue directement. Un certain nombre de techniques mathématiques sophistiquées sont utilisées pour construire une image 2D de la section du patient à partir des rayons X.

Qu’est-ce qu’un IRM ?

Les différences entre scanner et IRM incluent leur précision

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique non invasive qui utilise le mécanisme de la résonance magnétique nucléaire pour obtenir des informations sur la structure et la fonction du corps. En termes simples, la RMN tire parti de certaines propriétés de mécanique quantique des noyaux atomiques, la partie centrale des atomes (et avec une charge positive).

L’imagerie par résonance magnétique utilise des aimants très puissants, qui produisent un champ magnétique qui « force » les protons du corps du patient à s’aligner d’une certaine manière. Lorsqu’un courant radiofréquence est pulsé à travers l’individu, les protons sont stimulés de manière déséquilibrée, s’opposant à l’attraction du champ magnétique.

Tout ce conglomérat de terminologie peut sembler très complexe. Mais l’idée centrale de cette technique est la suivante : lorsque le courant radiofréquence est coupé, les noyaux d’hydrogène présents dans l’eau du corps (les protons mentionnés) s’alignent sur le champ magnétique et libère de l’énergie. Cette énergie est détectée par une série de récepteurs situés sur la machine.

Comme pour le scanner, l’IRM utilise un appareil en forme de tunnel, dans lequel le patient est placé sur une civière. L’engin contient les aimants qui créeront le champ magnétique susmentionné. Des fluides de contraste sont parfois nécessaires pour renforcer les signaux électromagnétiques émis par les cellules du corps.

La résonance utilise un champ électromagnétique et un faisceau d’ondes radio. Les informations reçues sont traitées et affichées sous forme d’images sur un ordinateur.

Les différences entre le scanner et l’IRM

Maintenant que vous connaissez brièvement le fonctionnement de ces techniques d’imagerie hospitalière, nous sommes prêts à explorer les différences entre la tomodensitométrie et l’IRM. Vous verrez qu’il y en a plus qu’il n’y paraît au premier abord.

1. Le scanner utilise des rayons X, tandis que l’IRM utilise des champs magnétiques

La tomodensitométrie utilise des faisceaux de rayons X qui sont captés par des détecteurs spécifiques une fois qu’ils traversent le corps du patient. D’autre part, la résonance utilise un champ électromagnétique et un faisceau d’ondes radio pour modifier les propriétés des protons dans le corps, obtenant ainsi une image lorsqu’ils libèrent de l’énergie.

Bien que dans les deux cas une civière et un appareil en forme de beignet avec un espace central soient utilisés, la distinction est claire. La tomodensitométrie utilise les rayons X, contrairement à l’IRM. Ceci est d’une importance vitale pour comprendre les risques et pourquoi certaines personnes bénéficient beaucoup plus d’une IRM en fonction du tableau clinique qu’elles présentent.

Les tomodensitogrammes utilisent des rayonnements qui peuvent endommager les cellules du corps du patient.

2. Les contrastes utilisés sont différents

Les images obtenues après avoir effectué une tomodensitométrie sont généralement en noir et blanc. De sorte que les structures et les organes du patient sont vus dans une large échelle de gris. La difficulté à distinguer les nuances montre qu’il est parfois nécessaire d’utiliser des contrastes. Une série de composés qui sont introduits dans le corps pour rendre une structure clairement distinguable du reste.

Il existe deux grands groupes de contrastes à administrer avant un scanner, comme indiqué par le portail MEDSIR. Ce sont les suivants :

  1. Contrastes positifs : ils absorbent une plus grande quantité de rayonnement (ils sont radio-opaques), de sorte que la structure d’intérêt dans laquelle ils s’accumulent apparaît blanchâtre dans l’image que le reste. Les contrastes positifs les plus couramment utilisés dans ce domaine sont le sulfate de baryum et les sels d’iode. Leur voie d’entrée est généralement intraveineuse, orale ou rectale.
  2. Contrastes négatifs : ils absorbent moins de rayonnement (ils sont radiotransparents), de sorte que la structure d’intérêt apparaît dans l’image de couleur plus foncée et plus noire que le reste. Ce sont des gaz, comme l’oxygène, le CO₂ ou l’hélium.

Comme l’indique le site Doctoralia, la résonance bénéficie également à de nombreuses reprises de l’utilisation des contrastes. Car ils permettent une meilleure vision de la structure à analyser. Ce sont les suivants :

  1. Contrastes positifs : Le contraste positif le plus connu est le gadolinium, un élément métallique blanc argenté rare. Les solutions de gadolinium renforcent le signal électromagnétique émis par les cellules. Ce qui rend l’image obtenue plus claire et plus nette.
  2. Contrastes négatifs : ils sont principalement constitués de fer. Leur fonction est d’affaiblir les signaux électromagnétiques de certaines zones pour mettre en évidence les structures voisines.

Comme vous pouvez le voir, les types de contrastes utilisés marquent une autre des différences vitales entre scanner et IRM. La première méthode utilise du sulfate de baryum, des sels d’iode et des gaz, tandis que la seconde utilise généralement du gadolinium ou du fer.

3. Utilitaires divers

L’utilisation de chacune de ces techniques est très variée. Nous l’analysons séparément puis abordons ses différences en référence à ses utilisations dans le cadre clinique.

3.1 Utilisations du scanner

Les particularités techniques du scanner en font une excellente méthode d’imagerie pour détecter certains tableaux cliniques. Voici quelques-uns des scénarios dans lesquels ce type de test est le plus utilisé, selon la Mayo Clinic et d’autres sources professionnelles :

  1. C’est l’un des outils les plus rapides et les plus précis pour examiner le bassin, la poitrine et l’abdomen. En effet, il fournit des images transversales très détaillées de tous les types de tissus.
  2. Il est utilisé chez les patients qui ont subi de graves contusions pour détecter les blessures internes. La tomodensitométrie est très utile pour le dépistage d’urgence des personnes ayant subi un accident de voiture.
  3. Il est utile pour discerner ce qui cause des douleurs abdominales, une gêne thoracique ou un essoufflement.
  4. La tomodensitométrie est considérée comme la meilleure méthode pour détecter les néoplasmes malins (cancers) de l’abdomen et du thorax. Ce type de technique d’imagerie permet d’identifier rapidement la présence d’une tumeur, son étendue, et si une rechute ou une métastase s’est produite.
  5. Il est utilisé pour l’identification d’éventuels troubles vasculaires. Par exemple, il peut détecter une embolie pulmonaire.
  6. Le scanner est utilisé pour rechercher des signes compatibles avec ces pathologies : neuroblastome, tumeur rénale, lymphome, mucoviscidose, complications de l’appendicite, maladie inflammatoire de l’intestin, malformations congénitales et complications après pneumonie, entre autres.

3.2 Utilisations de l’IRM

En revanche, on considère que les IRM génèrent des images plus détaillées que les tomodensitogrammes. Mais ce sont des techniques plus lentes, plus coûteuses et elles rapportent quelques problèmes logistiques avec le patient. Comme indiqué par le site Radiology.info, voici quelques-unes des utilisations les plus importantes d’une IRM :

  1. Elle évalue l’état des organes du thorax et de l’abdomen, y compris le cœur, les poumons et de nombreuses autres structures.
  2. Elle évalue l’état des organes situés dans la région pelvienne, tels que la vessie, l’utérus, les ovaires et d’autres structures liées à la miction ou à la reproduction.
  3. Par ailleurs, elle enregistre les anomalies au niveau vasculaire et ganglionnaire.
  4. Elle permet de détecter les tumeurs malignes qui échappent au scanner. Le cancer de la prostate, le cancer de l’utérus et certains types de cancer du foie sont pratiquement indétectables par scanner. De plus, les métastases au cerveau ou aux os sont beaucoup mieux observées avec une IRM.
  5. Autres pathologies détectées par IRM : cancers du thorax, de l’abdomen et du bassin, cirrhose, rectocolite hémorragique, maladie de Crohn, problèmes cardiaques, inflammation vasculaire et problèmes fœtaux, entre autres.

3.3 La différence réside dans la spécificité

La tomodensitométrie est le premier type de test avancé à effectuer dans tous les cas lorsqu’un cancer est suspecté. Dans tous les cas, si vous souhaitez détecter une métastase ou une tumeur au niveau pelvien ou reproducteur, une IRM est généralement plus utile.

D’autre part, les IRM sont très efficaces pour observer le fœtus à l’intérieur de l’utérus d’une femme enceinte. Car il n’a pas été prouvé qu’elles causent des dommages à l’enfant dans le ventre. Néanmoins, il est recommandé aux femmes enceintes de ne pas subir l’un de ces tests avant le premier trimestre, car le champ magnétique appliqué est assez fort.

La tomodensitométrie est utilisée pour obtenir des images générales de certaines zones, tandis que l’IRM offre une plus grande spécificité d’image.

4. L’IRM est une procédure plus lourde et plus chère que le scanner

Après avoir exposé ces différences diagnostiques entre le scanner et l’IRM, vous vous demandez sûrement pourquoi une IRM n’est pas réalisée dans tous les cas. La réponse est assez simple : les IRM sont considérablement plus chères. Un scanner coûte entre 500 $ et 3 000 $ aux États-Unis, tandis que l’IRM a un prix de base de 1 200 $ et monte jusqu’à 4 000 $.

D’autre part, il faut souligner qu’un scanner est réalisé rapidement, puisque les images sont générées en quelques secondes et que le test complet dépasse rarement un laps de temps de 20 minutes. L’IRM représente un scénario très différent, car elle dure de 30 à 60 minutes (ou beaucoup plus) et le patient doit rester complètement immobile pour que l’image ne soit pas floue.

De plus, il convient de noter que le beignet de l’appareil IRM est beaucoup plus étroit que la structure tubulaire du scanner. Tout cela fait passer un très mauvais moment aux personnes très malades, aux personnes âgées, aux enfants et aux patients souffrant d’anxiété ou de claustrophobie. Dans des cas particuliers, une sédation ou l’administration d’analgésiques par voie orale est requise.

L’IRM est plus précise que le scanner, mais elle est aussi considérablement plus coûteuse et techniquement plus lourde. Les personnes souffrant de claustrophobie ou d’anxiété peuvent avoir beaucoup de mal à le subir.

5. Le scanner contient un certain risque de cancer

Les différences entre le scanner et l'IRM incluent leurs effets indésirables

En premier lieu, il faut souligner qu’un scanner sauvera toujours plus de vies qu’il ne peut en coûter, mais nous ne pouvions pas laisser ce dernier point à nous-mêmes pour clore le dossier. Comme indiqué par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, la probabilité de développer un cancer mortel après un scanner est de 1 patient sur 2000.

Le risque réside dans l’utilisation des rayons X. Comme les rayonnements ionisants sont appliqués directement sur les cellules, il existe une très faible possibilité qu’elles subissent des dommages à l’ADN, les obligeant à se transformer en cellules cancéreuses à croissance illimitée. L’IRM n’utilisant pas ce type de rayonnement, il n’y a pas de risque de cancer associé.

Quoi qu’il en soit, une chose doit être claire : la probabilité de développer un cancer après un scanner est de 1 sur 2000, mais les estimations naturelles sont qu’un humain sur 5 souffrira naturellement d’une tumeur maligne au cours de sa vie (400 pour chaque 2000). En d’autres termes, les avantages de ce test dépassent de loin les inconvénients potentiels.

Le risque qu’un patient développe un cancer après avoir subi un scanner est négligeable, mais il faut quand même en tenir compte.

Différences entre scanner et IRM : 2 excellentes techniques d’imagerie

Enfin, nous vous avons présenté 5 différences entre un scanner et une IRM, mais il ne faut pas penser que l’un est meilleur que l’autre. Bien que la tomodensitométrie soit un peu moins précise que son homologue, il s’agit d’une méthode de diagnostic moins chère, plus simple à réaliser et plus rapide. Par conséquent, c’est presque toujours la première option lorsqu’un cancer ou une lésion interne est suspecté.

L’IRM fournit une meilleure image des tissus et peut détecter les néoplasmes cachés, mais elle est plus coûteuse et plus longue à réaliser. Par conséquent, elle est effectuée dans des paramètres plus spécifiques. Les deux techniques ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais le médecin saura laquelle est la plus précise et la plus nécessaire dans chaque cas.




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