Attaque de panique nocturne : symptômes, causes et traitement

Qu'est-ce qu'une attaque de panique nocturne et comment se manifeste-t-elle? Quelles sont les causes des troubles anxieux? etc...
Attaque de panique nocturne : symptômes, causes et traitement
Laura Ruiz Mitjana

Rédigé et vérifié par la psicóloga Laura Ruiz Mitjana.

Dernière mise à jour : 26 mai, 2023

Une attaque de panique nocturne est celle qui apparaît au milieu de la nuit. C’est l’apparition soudaine d’une peur et d’un inconfort intense au réveil, ainsi que d’autres types de symptômes. Selon l’Association Ayuda, ces types d’attaques apparaissent généralement dans la phase NON-REM du sommeil, lorsque nous sommes plus calmes et plus détendus.

Ce sont des attaques brèves, mais au réveil on peut avoir le sentiment qu’on est comme ça depuis longtemps. Il ne s’agit pas de cauchemars ou de terreurs nocturnes et il faut faire un bon diagnostic différentiel à cet égard. Découvrez ses causes et son traitement.

Attaque de panique nocturne : qu’est-ce que c’est ?

L’attaque ou crise de panique nocturne apparaît pendant la nuit, soit au début, pendant celle-ci ou au moment où nous nous apprêtons à nous réveiller. Sa nature est la même qu’une attaque de panique diurne, mais ce qui change, c’est le moment de son apparition.

Les attaques de panique sont des épisodes soudains de peur intense qui provoquent des réactions physiques sévères, alors qu’en réalité il n’y a pas de danger réel ou apparent. Si elles surviennent la nuit, elles sont dits nocturnes.

Ainsi, lors d’une attaque de panique, une peur ou un malaise intense apparaît temporairement et isolément, accompagné d’une autre série de symptômes qui débutent soudainement et atteignent leur expression maximale dans les 10 premières minutes, comme décrit dans le Manuel statistique des troubles mentaux (DSM). Les symptômes qui accompagnent l’épisode sont de 5 types :

  • Cardiopulmonaire : sensation d’étouffement, par exemple.
  • Autonomie : transpiration, frissons.
  • Gastro-intestinal : nausées, étouffement.
  • Neurologique : tremblements, secousses.
  • Psychiatrique : déréalisation.
Homme avec attaque de panique nocturne.

Symptômes de l’attaque de panique nocturne

Les symptômes de la crise de panique nocturne (ou attaque de panique) doivent apparaître en 4 minimum afin de préciser le diagnostic. Ces signes sont les suivants :

  • Palpitations : battements du cœur ou rythme cardiaque rapide.
  • Transpiration : avec tremblements et secousses.
  • Étouffement : sensation de difficulté à respirer ou d’étouffement.
  • Douleur : inconfort au niveau de la poitrine ou de l’abdomen.
  • Nausée.
  • Vertiges : avec instabilité, étourdissements ou évanouissements.
  • Frissons : ou sensation de chaleur.
  • Paresthésies : engourdissement ou sensation de picotement.
  • Déréalisation : sentiment d’irréalité ou de dépersonnalisation (séparation de soi).
  • Peurs : perdre le contrôle, devenir fou ou mourir.

La cinquième version du DSM ajoute que l’apparition soudaine de ces symptômes peut provenir d’un état de calme ou d’un état d’anxiété. Selon l’intensité, l’attaque sera plus ou moins dérangeante ou interférera davantage dans la qualité du sommeil de la personne.

Pour parler d’attaque de panique nocturne, il est logique que les symptômes se manifestent tout au long de la nuit. La personne qui en souffre se réveille anxieuse et effrayée, manifestant certains des signes ci-dessus.

Elle peut se sentir déplacée et confuse, avec de l’anxiété, des palpitations et un sentiment d’incertitude. Après l’attaque, elle peut se rendormir ou non, selon l’intensité de celle-ci.

Quelles sont les causes d’une attaque de panique nocturne?

Nous allons maintenant parler des modèles explicatifs qui ont été proposés pour l’anxiété. Il existe différents types de ces modèles, selon leur nature, leur orientation et leurs caractéristiques.

Modèles biologiques

D’une part, nous trouvons des modèles biologiques, qui parlent d’une possible prédisposition génétique à souffrir d’un trouble anxieux. En ce sens, des preuves sont proposées en faveur de l’influence de facteurs héréditaires comme déclencheurs de certains épisodes anxieux.

Par exemple, chez les jumeaux monozygotes la concordance d’avoir un trouble anxieux généralisé est de 34%, contre 17% dans le cas des jumeaux dizygotes.

Au sein de ce groupe, nous trouvons également des modèles neurobiologiques qui établissent des altérations de certaines substances cérébrales chez les personnes souffrant de troubles anxieux. Celles-ci affectent le GABA (acide gamma-amino-butyrique), la noradrénaline (hypothèse noradrénergique) ou la sérotonine (hypothèse sérotoninergique).

Théories d’apprentissage

Les théories de l’apprentissage ont également tenté d’expliquer les troubles anxieux, comme les attaques de panique nocturnes. On parle toujours d’un regard global, mais cela pourrait s’appliquer à l’altération que nous traitons actuellement. Dans ce cas, il existe quatre grands modèles :

  • Conditionnement classique (Watson-Rayner) : L’anxiété est apprise par un processus de conditionnement classique.
  • Modèle bifactoriel (Mowrer) : indique que l’anxiété est maintenue par une combinaison de procédures de conditionnement classique et de conditionnement opérant.
  • Loi d’incubation (Eysenck) : surmonte les limitations des deux modèles précédents.
  • Théorie de la préparation (Seligman) : l’organisme est phylogénétiquement préparé à associer ou apprendre la relation entre les stimuli avec aisance et ceci s’applique également dans le cas de l’anxiété.

Modèles cognitifs

Les modèles cognitifs parlent de certains biais attentionnels qui nous font prêter plus d’attention aux stimuli menaçants. Cela expliquerait certains troubles anxieux. Il existe d’autres modèles au sein de ce groupe qui proposent des préoccupations associées à des difficultés à inhiber les stimuli désagréables comme cause.

Une femme se réveille effrayée la nuit.

Traitements possibles pour l’attaque de panique nocturne

Il faut différencier le fait d’avoir une crise de panique nocturne de souffrir d’un trouble panique. Dans le second cas, il faut que deux ou plusieurs attaques soient apparues et que celles-ci aient été imprévues (comme dans le cas des attaques nocturnes).

Ainsi, ce n’est pas la même chose de traiter une personne atteinte d’une crise de panique nocturne isolée (avec laquelle des techniques de relaxation peuvent être utilisées, par exemple, en plus de travailler pour trouver la cause possible de la crise), que de traiter une personne atteinte d’un trouble de panique déjà installée.

Dans le cas des troubles paniques, le traitement de choix est celui à multi composante cognitivo-comportementale. Il comprend différents éléments ou techniques, tels que l’exposition en direct à des stimuli intéroceptifs et la restructuration cognitive.

D’autres traitements tout aussi efficaces pour le trouble panique (du plus efficace au moins efficace) sont la thérapie cognitivo-comportementale, la relaxation appliquée, la thérapie d’exposition et la pharmacothérapie. Les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) sont surtout utilisés.

Parler à un professionnel est le meilleur moyen d’aborder la question

Comme nous l’avons dit, dans le cas d’avoir une crise de panique nocturne de temps en temps (et si le diagnostic de trouble panique ne peut pas encore être posé), l’intervention sera différente. Il est préférable de s’adresser à un spécialiste qui peut analyser le cas spécifique et travailler pour trouver la cause.

D’autre part, les techniques de relaxation et de respiration (par exemple la pleine conscience, la méditation et la respiration diaphragmatique) peuvent être utiles. Bien que, nous insistons, une intervention optimale sera celle qui est effectuée par un professionnel spécialisé.

“La peur n’est pas toujours mauvaise, parfois elle fonctionne comme un avertissement.”

-Anonyme-



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