Progestérone : qu'est-ce que c'est et quelle est sa fonction ?

La progestérone est une hormone stéroïde du groupe des progestatifs, essentielle entre autres à l'implantation et au développement du fœtus.

Rédigé et vérifié par el biólogo Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 21 mars, 2023

La progestérone est définie comme une hormone stéroïde produite dans les ovaires et nécessaire à l’établissement et au maintien de la grossesse. Elle stimule les modifications de la paroi utérine et favorise l’implantation de l’ovule fécondé.

En plus de ses fonctions physiologiques claires, la progestérone est également utilisée comme médicament dans certains cas. Par exemple, son utilisation est largement répandue dans le traitement hormonal substitutif chez les femmes qui ont passé la ménopause et n’ont pas subi d’hystérectomie (intervention chirurgicale pour enlever l’utérus).

Au-delà du processus de grossesse et de son action pharmacologique, la progestérone influence également le développement des caractères sexuels secondaires chez la femme. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette hormone stéroïde, nous vous encourageons à poursuivre votre lecture, car dans les lignes qui suivent nous allons faire le tour de ces molécules, de leur rôle et de leur utilisation en médecine.

Qu’est-ce qu’une hormone ?

Selon la National Library of Medicine des États-Unis, les hormones pourraient être simplement définies comme les messagers chimiques du corps. Ces molécules, principalement de nature protéique, voyagent à travers la circulation sanguine vers les tissus et les organes. Parmi leurs fonctions, nous retrouvons les suivantes :

• Croissance et développement de l’individu.
• Régulation des activités métaboliques, c’est-à-dire l’ensemble des réactions biochimiques qui se déroulent à l’intérieur du corps.
• Équilibre de la fonction sexuelle et de la reproduction des êtres vivants.
• Changements d’humeur.

Ainsi, les hormones produisent des changements à la fois au niveau physiologique et émotionnel. Elles sont libérées dans la circulation sanguine par les glandes sécrétoires internes du système endocrinien et, lorsqu’elles atteignent l’organe cible, elles agissent.

Même ainsi, toutes les molécules qui provoquent une réponse dans le corps ne sont pas considérées comme des hormones. Pour être classé comme tel, elles doivent répondre aux exigences suivantes :

1. Intervenir dans le métabolisme.
2. Elles doivent être libérées dans l’espace extracellulaire.
3. Diffusion dans les vaisseaux sanguins et déplacement dans le sang.
4. Elles affectent les tissus qui peuvent être éloignés du site de synthèse.
5. Leur effet est proportionnel à leur concentration. Les hormones génèrent des réponses physiologiques en très faibles quantités.
6. Indépendamment de sa concentration, une hormone a besoin d’un récepteur au niveau cellulaire avec lequel interagir.
7. Une hormone doit réguler d’une manière ou d’une autre le fonctionnement de l’organisme.

Que sont les hormones stéroïdes ?

Selon le Journal andalou de médecine sportive, une hormone stéroïde est définie comme un stéroïde. Il s’agit d’un composé organique dérivé du noyau cyclopentanophénanthrénique ou stérane, qui agit comme une hormone, aussi redondante que cela puisse paraître. Ces molécules collaborent avec la génétique de l’organisme pour la différenciation sexuelle du système reproducteur.

On ne parle plus d’hormones mâles et femelles, mais on les appelle indifféremment stéroïdes sexuels. Toutes ces molécules proviennent du cholestérol par l’action de différentes enzymes et sont synthétisées dans les gonades et les glandes surrénales.

De manière générale, et selon le récepteur auquel elles se lient, les hormones stéroïdes peuvent être classées en cinq types, qui sont les suivants :

1. Glucocorticoïdes.
2. Minéralocorticoïdes.
3. Androgènes.
4. Oestrogènes.
5. Progestatifs : la progestérone se trouve ici.

Qu’est-ce que la progestérone ?

Nous avons finalement fouillé assez loin dans la mer de la terminologie pour en venir naturellement à la définition de la progestérone. Comme nous l’avons déjà observé tout au long de ce parcours, nous avons affaire à une hormone stéroïde du groupe des progestatifs.

Selon des articles scientifiques, elle est produite en grande quantité dans le placenta et le corps jaune, une masse jaune dans l’ovaire qui se forme juste après l’ovulation. Environ 25 milligrammes de progestérone sont générés par jour au niveau individuel.

Synthèse hormonale

Comme indiqué dans des articles de revue pharmacologique, la progestérone est synthétisée dans les ovaires sous l’influence des hormones hypothalamo-hypophysaires, principalement par le corps jaune (luteum) qui apparaît durant la seconde moitié du cycle menstruel et à partir d’un certain moment de la grossesse jusqu’à la fin de la grossesse.

Lorsque la grossesse ne se produit pas au bon moment pendant le cycle d’ovulation féminin, le corps jaune involue, les niveaux de progestérone dans le sang chutent et les menstruations commencent. C’est le cycle qui se produit normalement chaque mois chez chaque femme qui n’est pas enceinte.

En revanche, si l’ovule est fécondé, le trophoblaste, groupe de cellules externes du protoembryon, commence à sécréter une hormone intégrée à la circulation maternelle, dont la fonction est de prolonger la vie du corps jaune. À partir de la deuxième ou de la troisième semaine de grossesse, le placenta en développement sécrète des œstrogènes et de la progestérone en collaboration avec les glandes surrénales fœtales. À partir de ce moment, le corps jaune n’est plus nécessaire.

Ainsi, on peut dire que le corps jaune de l’ovaire est le déclencheur. Mais le placenta se débrouille déjà tout seul pour continuer à produire de la progestérone et d’autres œstrogènes jusqu’au moment de l’accouchement. Le cholestérol donne naissance à la prégnénolone qui, par des voies métaboliques, finit par se transformer en progestérone.

Fonctions de la progestérone

Explorons brièvement certaines de ses fonctions :

1. La progestérone convertit l’endomètre, la muqueuse de l’intérieur de l’utérus, en sa phase de sécrétion pour se préparer à l’implantation de l’embryon.
2. Si la grossesse ne se produit pas, la progestérone diminue dans le sang, ce qui permet le passage aux menstruations féminines.
3. Cette hormone réduit également la réponse immunitaire maternelle pendant la grossesse, ce qui permet l’acceptation du fœtus dans le corps.
4. La progestérone diminue la contractilité du muscle lisse utérin.
5. Cette hormone est également un neurostéroïde, c’est-à-dire qu’elle peut être synthétisée au sein du système nerveux central. Bien qu’elle n’en ait pas l’air, elle affecte le processus de la synapse neuronale et son potentiel en tant que promoteur de la mémoire et des capacités cognitives est à l’étude.

Au-delà de ces fonctions essentielles, on peut en énumérer bien d’autres. En effet, elle agit comme agent anti-inflammatoire, réduit l’activité de la vésicule biliaire et diminue les spasmes des muscles lisses. Les rôles de la progestérone continuent d’être étudiés dans de nombreux domaines de la médecine.

Progestérone en médecine

Comme nous l’avons dit, la progestérone peut également être obtenue par synthèse en raison de son potentiel pharmacologique. Selon l’Association espagnole de pédiatrie (AEPED), les médicaments de cette famille sont indiqués pour toutes les femmes qui souffrent d’insuffisance hormonale. Elle est également utilisée dans le traitement hormonal substitutif.

L’hormonothérapie substitutive chez les femmes ménopausées est basée sur les œstrogènes, mais selon l’American Cancer Society, il semble que ceux-ci puissent augmenter le risque de souffrir d’un cancer de l’utérus, puisqu’ils provoquent un épaississement anormal de sa membrane interne.

La progestérone est indiquée dans ces thérapies pour aider à réduire l’épaississement des couches de l’utérus, ce qui devrait réduire le risque de souffrir de ce type de cancer. Il convient également de noter qu’elle est prescrite chez les femmes enceintes qui ont des cycles menstruels anormaux.

Autres utilisations

Comme indiqué par les sites susmentionnés, son utilisation clinique peut être résumée dans la liste suivante :

• Par voie orale dans les troubles liés à une insuffisance en progestérone, tels que les irrégularités du cycle menstruel et le syndrome prémenstruel.
• La voie vaginale est prescrite dans les cas suivants : remplacement dans les épisodes d’insuffisance ovarienne, en complément de la phase lutéale en fécondation in vitro ou en cas de menace d’avortement.
• Par voie topique – à travers la peau – son administration est recommandée chez les patientes atteintes de pathologies mammaires bénignes, telles que mastodynie ou tension mammaire douloureuse.

La progestérone est une hormone pas comme les autres

Comme vous avez pu le lire dans ces lignes, la progestérone a tellement de fonctions qu’elle ne se compte même pas sur les doigts de deux mains. Nous associons tous cette hormone aux cycles sexuels féminins, mais au-delà elle semble également jouer des rôles essentiels dans la transmission nerveuse et dans les pathologies de la grossesse.

Bien que la progestérone puisse être très utile comme médicament pour les troubles menstruels, consultez toujours votre médecin de confiance sur la voie à suivre avant toute démarche thérapeutique.