Différences entre le coma et l'état végétatif

Au-delà d'un état de conscience, quelle est la différence entre un coma et un état végétatif ? Bien que similaires, ils ne sont pas les mêmes.
Différences entre le coma et l'état végétatif
Sandra Golfetto Miskiewicz

Rédigé et vérifié par la médico Sandra Golfetto Miskiewicz.

Dernière mise à jour : 23 juin, 2023

À de nombreuses reprises, vous avez peut-être entendu les termes coma et état végétatif, mais ce ne sont pas les mêmes conditions. Bien qu’il ne s’agisse pas de deux entités isolées l’une de l’autre.

Le coma et l’état végétatif font partie des soi-disant altérations de l’état de conscience. Mais pour mieux comprendre les différences entre eux, il est important de savoir ce qu’est la conscience. Une personne est consciente lorsqu’elle est éveillée et a une compréhension adéquate d’elle-même et de son environnement.

Qu’est-ce que le coma ?

Le terme coma vient du grec koma, qui signifie « sommeil profond ». C’est l’étape la plus grave des altérations de la conscience.

Elle se caractérise par l’absence totale et persistante d’éveil et de contenu de conscience. La personne dans le coma est allongée les yeux fermés et ne réagit pas aux stimuli externes, tels que les commandes vocales ou la douleur.

Le coma est un état limité dans le temps qui peut évoluer vers la mort, vers la reprise de conscience, ou vers un état végétatif ou de conscience minimale.

Malaise d'une personne dans la rue.

Quel est l’état végétatif ?

D’autre part, l’état végétatif se caractérise par la récupération de l’état de veille, mais avec la perte complète du contenu de la conscience. La personne en état végétatif peut avoir les yeux ouverts, se réveiller et dormir à intervalles réguliers.

La capacité de réguler le rythme cardiaque et la respiration sans assistance mécanique est également préservée. Cependant, aucune réponse significative à l’environnement n’est montrée. Elle ne peut pas suivre un objet des yeux ou répondre à des commandes.

Dans une minorité de cas, cet état peut évoluer favorablement et reprendre conscience. Selon la progression, il est classé de la manière suivante :

  • Etat végétatif persistant : il dure plus de 4 semaines.
  • Etat végétatif permanent : il est maintenu plus de 6 mois en cas de lésion cérébrale non traumatique, ou plus de 12 mois en cas de lésion cérébrale traumatique.

Dans l’état de conscience minimale, la personne présente des événements de conscience incohérents. Des moments apparaissent où elle peut communiquer ou répondre à des commandes simples, comme déplacer un doigt ou suivre visuellement un objet. Dans certains cas, cette prise de conscience minimale représente une amélioration, mais parfois elle reste la même.

Qu’est-ce qui peut conduire une personne au coma ou à un état végétatif ?

L’état de conscience altéré, qu’il s’agisse de coma ou d’état végétatif, peut être causé par tout processus qui blesse les hémisphères cérébraux ou les structures sous-corticales. Nous pouvons différencier l’étiologie dans différents groupes.

Causes principales du système nerveux central (SNC)

La blessure prend naissance dans le cerveau :

  • Traumatisme crânien.
  • Accident cérébrovasculaire.
  • Hémorragies intracrâniennes.
  • Infections du système nerveux.
  • Tumeurs cérébrales.

Manifestations secondaires à une altération systémique

Le coma ou l’état végétatif peut provenir d’un trouble toxique, métabolique ou endocrinien. Certains des éléments suivants sont les plus courants :

  • Surdosage médicamenteux : opioïdes, benzodiazépines.
  • Abus de drogues: alcool, cocaïne.
  • Exposition à des toxines : monoxyde de carbone.
  • Hypoglycémie ou hyperglycémie.
  • Insuffisance hépatique.
  • État septique.
  • Hyponatrémie ou hypernatrémie.
  • Hypothermie.
  • Hypoxie ou hypercapnie.
  • Pan hypopituitarisme.
  • Insuffisance surrénale.
  • Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie.

Comment établir le diagnostic ?

Après avoir stabilisé le patient, il est important de recueillir des informations auprès des premiers intervenants, de la famille ou des témoins de l’événement pour obtenir une indication suggestive de la cause possible qui a produit l’altération de l’état de conscience du patient. Le médecin effectuera un examen physique détaillé.

L’échelle de Glasgow est un outil largement utilisé qui permet au médecin de connaître le niveau de conscience que présente son patient. Cette échelle évalue 3 aspects : l’ouverture des yeux, la réponse verbale et l’activité motrice face à un stimulus. Un score inférieur à 8 indique que le patient est dans le coma.

Sur la base des soupçons du médecin, les tests de laboratoire initiaux comprennent le glucose, les cétones, l’urée, la créatinine, les électrolytes, les gaz du sang artériel et les tests de toxicologie. Des études d’imagerie sont effectuées pour évaluer le niveau de dommages au système nerveux.

Un EEG doit être réalisé chez les patients qui ont eu des convulsions.

Traitement du coma et de l’état végétatif

La prise en charge des patients en coma ou en état végétatif repose sur deux piliers fondamentaux :

  1. Traiter la maladie sous-jacente.
  2. Procéder aux soins généraux.

Certaines causes sont réversibles. Par exemple, le coma hypoglycémique. Lorsqu’une intoxication par certains médicaments s’est produite, il existe des antidotes.

Un traitement de soutien adéquat augmente la possibilité d’une éventuelle amélioration spontanée. Cette approche comprend les éléments suivants :

  • Fournir une nutrition entérale par une sonde d’alimentation.
  • Prendre les mesures nécessaires pour éviter les ulcères, en mobilisant le patient toutes les 2 heures et en utilisant des matelas anti-escarres.
  • Faire des exercices de rééducation pour mobiliser les articulations et éviter la perte de masse musculaire.
  • Laver le patient une fois par jour et appliquer des crèmes hydratantes.
  • Placer une sonde vésicale pour drainer l’urine.
  • Stimuler avec la musique ou la voix de vos proches.

Une personne dans le coma ou en état végétatif peut-elle se réveiller ?

Vous ne pouvez pas prédire quand ou si une personne se réveillera d’un coma. Mais il y a des facteurs qui peuvent conduire à une probabilité plus ou moins grande que cela se produise.

Cela dépendra du type de lésion cérébrale. Les blessures résultant d’un traumatisme crânien ont généralement un meilleur pronostic.

L’âge de la personne joue également un rôle. Les patients plus jeunes ont un pronostic plus favorable. De la même manière, le pronostic est considéré différent selon le temps que la personne a passé dans cet état de conscience altéré.

Certains états s’améliorent progressivement et d’autres peuvent rester dans un état végétatif ou de conscience minimale sans jamais récupérer. Les cas qui reprennent conscience après des années présentent généralement différents degrés d’incapacité ultérieure, à la suite de lésions cérébrales.

Patient comateux dans un hôpital.

Comment cette condition affecte-t-elle les membres de la famille et les soignants?

Il faut tenir compte du fait que les soins de ce type de patient sont souvent de longue durée. Cela entraîne des complications du point de vue économique, émotionnel et physique.

Il est suggéré, si possible, de se faire aider et de s’occuper à tour de rôle du patient. Maintenir le contact avec le médecin traitant pour avoir des informations sur l’évolution est un moyen de réduire l’anxiété.

Parfois, il est très utile d’avoir un soutien psychologique, de préférence des psychologues ou des psychiatres. Ces patients devant être mobilisés, il faut essayer que l’effort physique ne soit pas effectué par une seule personne. Il existe des dispositifs qui facilitent cette tâche.

Que retenir de ces deux conditions?

Le coma et l’état végétatif sont deux spectres d’un groupe plus large de maladies appelées état altéré de conscience. L’étiologie est très variée et peut être causée par des lésions du système nerveux central ou par des altérations systémiques.

Le diagnostic n’est pas facile. Dans certaines occasions, le traitement peut être curatif s’il est diagnostiqué tôt. Dans d’autres, il ne reste plus qu’à attendre une guérison spontanée et à prodiguer des soins généraux.

Enfin, quel que soit le résultat, les encouragements et le contact avec les proches sont très importants. En règle générale, il faut rappeler que pour être efficace dans la prise en charge du patient, le soignant doit aussi prendre soin de lui-même.



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