Thérapie d'inoculation du stress : principes et bienfaits

La thérapie d'inoculation du stress utilise le modèle médical comme analogie, puisque son objectif est « d'immuniser » le patient...
Thérapie d'inoculation du stress : principes et bienfaits
Gorka Jiménez Pajares

Rédigé et vérifié par el psicólogo Gorka Jiménez Pajares.

Dernière mise à jour : 07 août, 2024

La thérapie d’inoculation contre le stress agit comme un vaccin. Si les humains sont entraînés à tolérer une certaine quantité de « stress artificiel », ils seront potentiellement capables de faire face à des événements stressants. L’objectif de cette intervention est d’enseigner et de favoriser le développement de compétences efficaces permettant d’affronter et de s’autoréguler l’univers émotionnel. Afin de mieux faire face aux événements stressants.

Cette thérapie nous vient du prestigieux psychologue Donald Meichenbaum. Né au Canada dans les années 1940, il est professeur à l’Université de Waterloo et est, avec Aaron T. Beck et Albert Ellis, l’un des pères fondateurs de l’une des interventions les plus prestigieuses, reconnues et efficaces : la thérapie cognitive.

La thérapie cognitive se concentre sur la modification ou la restructuration des pensées déformées qui donnent naissance (et perpétuent) différentes entités cliniques. Toutefois, elle se concentre également sur la promotion, le développement et le renforcement de comportements alternatifs qui permettent aux personnes de gérer et d’affronter différentes difficultés, comme le stress ou les émotions douloureuses.

“La vaccination contre le stress renforce notre résilience.”

-Albert Bandura-

Qu’est-ce que le stress?

Le terme « stress » est très difficile à définir. D’un point de vue biologique, c’est la réponse de l’organisme à un élément qui a pour effet d’augmenter l’activation physiologique. Par exemple, si une personne voit une souris en se promenant dans sa maison, sa fréquence cardiaque et son taux de cortisol sont susceptibles d’augmenter, la mobilisant pour agir.

D’un point de vue psychologique, ce sont les sentiments, les émotions et les contenus ou pensées mentaux qui émergent face à un certain stimulus. Dans le cas précédent, il s’agirait, par exemple, de l’émotion de surprise suivie de peur, et de la pensée de “Je dois sortir d’ici, car si ça me mord, cela me donnera une maladie”.

Dans la thérapie par inoculation du stress (SIT), référence est faite à quatre types spécifiques de facteurs de stress. En effet, la thérapie est conçue pour entraîner les personnes à affronter et à gérer les situations suivantes (Ruiz et al., 2012) :

  • Des facteurs de stress intenses, mais pour une durée prédéterminée. Ce sont des événements qui, bien qu’ils déclenchent un stress très aigu, durent très peu. A titre d’exemple, nous pouvons citer les tests d’évaluation médicale (CT, prises de sang, réalisation d’un cathétérisme), ainsi que d’autres situations spécifiques, comme passer un examen à l’université ou assister à un entretien d’embauche.
  • Stress séquentiel. Parfois, nous pouvons penser que « les mauvaises nouvelles arrivent les unes après les autres, ensemble ». Le stress séquentiel est caractérisé par des événements qui ont un impact significatif sur la vie des personnes, comme la perte d’un emploi ou la perte d’un partenaire. À leur tour, ces événements peuvent entraîner des sources de stress supplémentaires, telles que des pertes économiques en cas de chômage.
  • Stress prolongé, mais discontinu et fluctuant. Il fait référence à des situations qui constituent des sources potentielles de stress et qui se répètent dans le temps. Par exemple, les situations de travail, passer de nombreux examens d’affilée chaque trimestre ou payer des impôts périodiquement.
  • Le stress persistant, constant et de longue durée. Nous faisons référence au stress ininterrompu et répétitif qui se produit, par exemple dans des situations d’abus sexuels répétés ou dans des emplois à haut risque (par exemple être dans l’armée). Ce type de stress peut être traumatisant.

Pour le SIT, le sens du mot « inoculer » est nucléaire. Cela représente une analogie avec la science médicale, puisqu’elle cherche une immunisation psychologique de la personne contre les événements générateurs de stress. Pour ce faire, on utilise ce qu’on appelle un « stress de faible intensité ».

Thérapie d’inoculation du stress : un « vaccin psychologique » efficace

L’objectif du SIT est que la personne acquière de nouvelles compétences afin de mieux faire face aux événements stressants. Pour ce faire, elle est formée à des situations de stress de faible intensité. Grâce à l’apprentissage dans ces situations artificielles, elle sera potentiellement en mesure d’appliquer les compétences et les capacités acquises à des situations quotidiennes plus stressantes.

Aux objectifs précédents s’ajoutent d’autres. En effet, le SIT se concentre sur trois autres aspects qu’il considère essentiels (Ruiz et al., 2012) :

  • Favoriser des situations qui facilitent l’autorégulation des patients. Pour ce faire, la personne concernée est entraînée à réduire ou à supprimer l’intensité et la fréquence avec lesquelles certaines émotions surviennent, ainsi que les messages critiques et négatifs que nous nous transmettons parfois.
  • Modifier, changer, établir et augmenter de nouveaux comportements favorisant le bien-être.
  • Restructurer ou donner une autre perspective à certaines pensées de la personne. Autrement dit, les patients nourrissent souvent des croyances ou des pensées qui constituent une source notable d’inconfort.

En revanche, le TIE est une procédure dont la structure est définie en trois phases. Bien qu’ils soient bien différenciés, il peut y avoir des chevauchements entre eux. C’est normal, car ainsi l’apprentissage est plus fluide.

“La vaccination contre le stress est un moyen efficace de nous aider à développer notre résilience et notre capacité à nous adapter aux situations stressantes.”

-Robert M. Yerkes-

Phases de la thérapie d’inoculation du stress

Tout d’abord, le patient est informé et expliqué en quoi consiste le TIE. Par la suite, il est formé pour acquérir de nouvelles compétences pour gérer le stress qui, finalement, sont appliquées à la vie quotidienne (Ruiz et al., 2012).

1. L’importance de conceptualiser la thérapie

L’objectif de cette première phase est d’apprendre au patient la signification de certains éléments de la terminologie psychologique du modèle. Pour ce faire, le modèle Jaremko est utilisé (Ruiz et al., 2012). Ce modèle affirme qu’après un événement générateur de stress, le corps est activé de manière généralisée.

Ainsi, certaines réactions et réponses à l’événement se produisent. Il s’agit notamment de l’interprétation (« pourquoi cela m’est-il arrivé ? », « Je suis insuffisant, je ne me remettrai jamais de ce qui m’est arrivé »). Ce qui, à son tour, génère des émotions négatives comme la frustration.

Dans cette phase, l’évaluation joue un rôle primordial. Elle se réalise par le biais d’un entretien et l’un des objectifs est l’établissement d’un lien positif entre le professionnel et le patient dans le but de générer des sensations qui gravitent autour de la valeur, de l’acceptation, du bien-être et de la sécurité.

2. Promouvoir de nouvelles compétences

Les comportements, capacités et compétences à développer et à renforcer sont de 4 types. Grâce à la modélisation et à la pratique in situ, le développement de :

  • Capacités cognitives. Par exemple, apprendre à résoudre certaines situations problématiques. Mais aussi à adopter des perspectives et à réagir avec des pensées plus adaptatives et moins hostiles.
  • Compétences pour réduire l’inconfort. Pour cela, des exercices utilisant la respiration sont utilisés, dans le but de permettre au patient de se détendre et ainsi de réduire ses niveaux d’activation.
  • Compétences comportementales. L’objectif est de promouvoir, développer et mettre en œuvre des comportements alternatifs générateurs de bien-être. En ce sens, on utilise la répétition de ce que le patient a appris, ainsi que l’exposition.
  • Des compétences qui nous permettent d’affronter des situations insolubles de manière « palliative ». Par exemple, grâce à la distraction, nous pouvons concentrer notre attention sur d’autres éléments moins problématiques. Nous pouvons également communiquer les sentiments que nous ressentons et nous appuyer sur les réseaux dont nous disposons.

En développant ces compétences, l’objectif est d’élargir l’éventail des réponses du patient. Ainsi, face à différents problèmes, vous disposerez de différentes stratégies qui vous permettront d’y faire face. Dans le but d’augmenter la probabilité de résolution réussie ou, si le problème est insoluble, de vous apprendre à utiliser des stratégies d’adaptation palliatives.

3. Prochaine phase de la thérapie d’inoculation du stress : pratique

“Pour pratiquer, il faut créer.” Autrement dit, dans cette phase, des situations artificielles sont conçues dans le but que le patient teste ses compétences. Grâce à cela, il pourra évaluer si elles sont efficaces ou, sinon, il est nécessaire de revenir à la phase précédente pour générer de nouvelles stratégies.

Par exemple, une exposition graduée et hiérarchique à une multitude de situations peut être utilisée. Au maillon inférieur de ladite hiérarchie, nous pourrions placer un élément qui produit peu d’anxiété et, à mesure que la hiérarchie progresse, l’anxiété produite par ses éléments augmentera en intensité.

Si nous le transférons à un cas clinique, nous pouvons parler de Lucas, un patient souffrant de phobie sociale. Par conséquent, dans cette phase, une situation a été créée dans laquelle il devait faire face avec succès à un premier scénario : quitter la maison. Une fois qu’il l’a dépassé, il pouvait passer à la suivant : rester dans la cour pendant 2 minutes, en observant le reste des personnes qui passent. Et ainsi de suite avec des éléments qui génèrent davantage d’anxiété.

«Le stress n’est pas l’ennemi. C’est le messager qui nous dit que nous devons changer quelque chose dans nos vies.

-Dr. Kelly McGonigal

La thérapie d’inoculation du stress est-elle efficace ?

Même si la SIT peut paraître simple, ses résultats sont extraordinaires. Par exemple, son efficacité a été démontrée dans des entités cliniques liées à l’anxiété. De même, c’est une ressource très utile pour les personnes qui ont des problèmes de maîtrise de leur colère.

Elle est également efficace pour réduire l’anxiété que peuvent ressentir certaines matières lors de la préparation à une carrière universitaire. De plus, elle s’est avérée bénéfique en cas d’attaques de panique, ainsi qu’en cas de trouble de stress post-traumatique.

Les résultats suggèrent que l’ITS est une intervention efficace (et rentable) pour réduire l’anxiété ainsi que les symptômes dépressifs. Des résultats également stables dans le temps.

Comme nous l’avons vu, le SIT constitue un protocole d’intervention basé sur le modèle médical. Ainsi, en inoculant de petites « doses » de stress et en développant des stratégies alternatives d’adaptation, il est possible d’augmenter le seuil de tolérance. En ce sens, le SIT constitue l’une des stratégies d’intervention les plus solides et consolidées des connaissances psychothérapeutiques.

“La formation à l’inoculation du stress est une technique puissante qui peut nous aider à mieux gérer le stress et l’anxiété et à développer une plus grande confiance dans notre capacité à faire face aux défis de la vie.”

-Daniel Goleman-




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