Rizarthrose : une lésion de plus en plus répandue
La rhizarthrose, également appelée arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne, arthrose carpométacarpienne du pouce, ou arthrite de l’articulation basale du pouce, est l’une des maladies articulaires dégénératives de la main les plus courantes.
Selon certaines estimations, elle touche jusqu’à 36 % des personnes âgées, même si elle ne s’accompagne pas toujours de symptômes évidents.
L’arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne se manifeste progressivement, de sorte que son évolution est dégénérative. Elle est plus fréquente chez les personnes âgées, ceci en raison de l’usure naturelle qui se produit avec le temps.
Cependant, certaines habitudes liées à l’utilisation excessive du pouce peuvent favoriser son développement. C’est la raison de l’augmentation croissante des diagnostics de rhizarthrose dans la population jeune.
Symptômes de la rhizarthrose
La rhizarthrose est l’usure de l’articulation basilaire. C’est celle qui se situe entre l’os trapèze du poignet et l’os métacarpien du pouce. Il s’agit d’une blessure très courante, qui se manifeste par une utilisation continue de ladite articulation.
Son symptôme le plus caractéristique est la douleur lors de l’utilisation de l’extension articulaire. Par exemple, lorsque vous pincez ou tenez fortement un objet.
Toutes les personnes ne manifestent pas ce symptôme, bien qu’il soit de loin le plus courant. En effet, on estime que seulement 28 % des personnes développent des douleurs particulièrement intenses. Comme déjà dit, c’est une maladie dégénérative, donc la douleur augmente avec les années. Un tableau clinique typique se manifeste comme suit :
- Douleur à la base du pouce en le déplaçant.
- Douleur lors de l’application d’une pression à la base du pouce.
- Perte de force dans le pouce.
- Inconvénients de faire des activités qui impliquent l’utilisation du pouce (tenir une tasse de café, faire un nœud, utiliser un téléphone portable, etc.).
- Gonflement à l’extérieur du pouce.
- Difformité du pouce (uniquement dans les stades les plus avancés).
Au fil des années, la maladie peut être extrêmement débilitante et incapacitante en ce qui concerne l’utilisation du pouce. Dans ces situations, les patients peuvent présenter des douleurs même au repos (lorsqu’ils n’utilisent pas l’articulation). Habituellement, cela ne se produit qu’après l’âge de 60 ans. Même si tout dépend du niveau d’usure.
Causes de la rhizarthrose
Comme le notent les chercheurs, les femmes ménopausées d’âge moyen et les femmes âgées sont les plus touchées par la rhizarthrose. En principe, la plupart des cas sont de nature idiopathique.
Cependant, une utilisation excessive de l’articulation dans des activités ou des mouvements à fort impact peut être à l’origine de l’augmentation croissante des diagnostics.
Les preuves suggèrent que les occupations qui impliquent l’utilisation répétitive du pouce et les travaux manuels qui n’ont pas suffisamment de pauses pendant la journée sont un facteur de risque pour son développement.
Taper devant un ordinateur, l’utilisation excessive de téléphones portables, de tablettes et d’autres appareils, et certains exercices intensifs qui exercent une pression sur le pouce (comme la gymnastique suédoise) sont des déclencheurs de la rhizarthrose.
Physiologiquement, on pense que le laxisme des ligaments entourant l’articulation est le catalyseur de la maladie. Pour être plus précis, celle du ligament du bec palmaire.
Son laxisme se traduit par le désalignement des os des articulations dû à l’instabilité. En conséquence, les os se frottent les uns contre les autres et une dégénérescence progressive du cartilage se produit.
Diagnostic de la rhizarthrose
L’arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne peut être diagnostiquée cliniquement sur la base d’une évaluation des symptômes, de la zone touchée et de l’examen des antécédents du patient.
En complément, des radiographies postéro-antérieures, latérales et obliques de l’articulation CMC du pouce sont prises. Celles-ci sont considérées comme les tests d’imagerie standard pour confirmer la condition et exclure d’autres explications possibles.
Lors du diagnostic, le spécialiste classera la condition en fonction de sa progression. Pour ce faire, il utilisera un système de 1 à 4, dans lequel 1 est la forme la plus bénigne et 4 la plus sévère. Les phases initiales ne génèrent généralement pas de symptômes, de sorte que les patients qui se rendent chez le médecin le font lorsque la maladie a déjà considérablement progressé.
Quelles sont les options de traitement?
Il n’existe actuellement aucun remède contre la rhizarthrose. Cependant, il existe plusieurs thérapies disponibles pour traiter la douleur et restaurer la force et la flexibilité du pouce. En principe, on distingue deux types : les alternatives conservatrices et chirurgicales.
Compte tenu des taux élevés d’échec rapportés dans les interventions chirurgicales, les thérapies conservatrices sont considérées comme la première option.
Les thérapies manuelles sont considérées comme l’étalon-or lorsqu’il s’agit de traiter les symptômes de manière conventionnelle. On trouve des exercices de physiothérapie, des massages et des exercices de renforcement. Ceux-ci peuvent aider à court et moyen terme à soulager la douleur, ainsi qu’à stopper la progression de la maladie.
D’autre part, l’injection intra-articulaire de corticostéroïdes et l’attelle du pouce peuvent également être envisagées. Lorsque rien de tout cela ne rapporte une amélioration substantielle chez le patient, des interventions chirurgicales sont envisagées.
Pour les patients de degré 1 et 2, une reconstruction du ligament palmaire et une ostéotomie d’extension métacarpienne sont envisagées. Pour ceux qui ont une trapézectomie simple de degré 2 (tardif), 3 et 4 ou une trapézectomie avec reconstruction ligamentaire et interposition tendineuse.
Les options de traitement sont choisies en fonction du tableau clinique manifesté par le patient. Cela s’accompagne dans tous les cas d’une rééducation sur les habitudes de vie.
Enfin, le plus important est d’éviter les activités ou les mouvements qui nécessitent l’articulation du pouce. Consultez votre spécialiste pour connaître les alternatives qui s’offrent à vous pour traiter les symptômes et améliorer votre bien-être.
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