Les 2 types d'immunité

Le corps humain possède 2 types d'immunité différents, innés et adaptatifs, qui se complètent pour éliminer les agents pathogènes.
Les 2 types d'immunité

Dernière mise à jour : 05 avril, 2023

Le corps humain est dans une lutte constante contre les agents nocifs, tant internes qu’externes, pour assurer une bonne santé et prévenir l’apparition de maladies. L’organisme utilise 2 types d’immunité, l’innée et l’adaptative, qui se complètent pour atteindre l’objectif.

Les 2 types d’immunité innée et adaptative appartiennent au système immunitaire, qui est l’ensemble des barrières physiques, chimiques, humorales et cellulaires qui luttent contre les antigènes. Il est important de se rappeler que les antigènes sont des substances que le corps reconnaît comme nocives et qui déclenchent une réponse.

Les antigènes sont présents dans les agents étiologiques des maladies infectieuses, dans les organes greffés et certaines propres cellules. En fonction de ce qui est détecté, le corps pourra déclencher l’un des 2 types d’immunité.

Comment fonctionne le système immunitaire ?

Avant de pouvoir parler des types d’immunité eux-mêmes, il est important de comprendre d’abord comment fonctionne le système immunitaire. En ce sens, l’organisme doit passer par 4 processus différents pour que son activation se produise. Parmi eux se trouvent la reconnaissance, l’activation, la régulation et la résolution.

Le corps doit d’abord reconnaître un antigène étranger avant d’agir. C’est l’une des étapes les plus importantes, car le type d’immunité qui sera activé en dépendra.

Toutes nos cellules contiennent une molécule à leur surface appelée complexe majeur d’histocompatibilité (MCH). Ce complexe indiquera aux globules blancs s’il s’agit d’une cellule à soi ou d’un organisme étranger. En ce sens, une cellule sera reconnue comme étrangère lorsque sa molécule de surface sera différente.

De nombreuses cellules du système immunitaire sont capables de détecter ces composés ou antigènes étrangers, initiant la réponse immunitaire. Une fois que le premier globule blanc attaque l’agent envahisseur, la synthèse de protéines appelées cytokines se produit.

Les cytokines sont des communicateurs intercellulaires et signaleront aux autres cellules de détruire l’agent pathogène, initiant ainsi le processus d’activation. Une fois le système immunitaire activé, le corps doit envoyer un signal indiquant quand arrêter d’attaquer. C’est alors qu’intervient le processus de régulation.

Les cellules chargées d’envoyer le signal correspondant dans les 2 types d’immunité seront les lymphocytes T régulateurs. De cette façon, l’attaque des globules blancs sera arrêtée, évitant ainsi l’automutilation.

Enfin, la résolution consiste en l’extermination de l’agent pathogène. De plus, c’est aussi le processus dans lequel le corps va stocker les informations nécessaires à la création d’anticorps spécifiques.

Anticorps d'immunité.

Types d’immunité: innée

L’immunité innée, également appelée immunité naturelle, est celle que nous obtenons dès notre naissance. Elle n’a donc pas besoin d’être exposée à un agent pathogène pour se développer. Sa principale caractéristique est qu’elle n’est pas spécifique. Elle attaquera tous les agents étrangers de la même manière, quelle que soit leur efficacité.

C’est un mécanisme de réponse rapide, idéal pour combattre les infections durant les premiers jours. Combien de temps faudra-t-il au corps pour monter une réponse immunitaire appropriée?

Mécanismes de défense de l’immunité innée

Ce type d’immunité possède de multiples mécanismes de défense, la peau étant le plus important de tous. La peau, les muqueuses et les membranes oculaires sont la première barrière dont dispose l’organisme pour stopper les agressions.

Des études ont montré que ces tissus, en plus d’être une barrière physique, contiennent des agents anti-infectieux tels que des facteurs du complément, des cytokines et des peptides antimicrobiens. Ces composés sont les facteurs humoraux sur lesquels l’immunité innée s’appuie pour la défense de l’organisme.

Enfin, il existe des cellules capables d’éliminer certains des agents infectieux les plus courants. Ces cellules sont des globules blancs et chaque série remplit une fonction spécifique :

  • Les neutrophiles : sont des cellules spécialisées dans la destruction et l’élimination des bactéries pouvant nuire à la santé de l’individu.
  • Les éosinophiles : ces cellules sont spécialisées dans l’élimination des organismes parasites dont certains provoquent des maladies graves comme la gastro-entérite. De plus, elles sont impliquées dans les réactions allergiques.
  • Monocytes et macrophages : Les macrophages proviennent des monocytes lorsqu’ils pénètrent dans un tissu et leur fonction principale est la phagocytose des bactéries, des cellules endommagées et des cellules mortes.
  • Cellules NK : appelées aussi natural killers, elles seront chargées de détruire elles-mêmes les cellules infectées et cancéreuses.

Il existe également d’autres cellules, comme les mastocytes et les basophiles, qui sécrètent des substances qui permettent l’activation du système immunitaire. Bien que ces cellules ne détruisent pas les agents pathogènes eux-mêmes, elles sont utiles dans de nombreux cas, tels que les processus allergiques.

Types d’immunité: adaptative

L’immunité adaptative, également appelée immunité acquise, est celle qui nécessite l’exposition à un agent pathogène ou à une partie de celui-ci pour se développer. En ce sens, elle est plus spécifique et efficace que l’inné.

L’une des principales caractéristiques de cette immunité est la capacité à mémoriser les agents pathogènes. De cette façon, elle pourra attaquer efficacement l’organisme étranger, peu importe le temps écoulé depuis la première infection.

À son tour, l’immunité adaptative peut être à la fois active et passive. Elle est active lorsqu’elle se développe par contact direct avec un agent pathogène. En revanche, elle est passive lorsque les anticorps nécessaires sont développés sans avoir à souffrir de la maladie. C’est le cas notamment des vaccins.

L’immunité sera également passive chez les bébés allaités, car de nombreux anticorps produits par la mère seront transmis par cette voie.

Mécanismes de défense de l’immunité adaptative

Globule blanc.

Les cellules chargées de défendre l’organisme par l’immunité adaptative sont les lymphocytes. Ils sont classés en 2 grands groupes : B et T. Le premier sera chargé de créer les anticorps, qui assurent la défense contre des agents spécifiques.

De leur côté, les lymphocytes T sont également divisés en 2 groupes : les collaborateurs qui vont aider à activer le système immunitaire et les cytotoxiques qui vont s’attaquer aux virus et autres agents nocifs.

Pour que les lymphocytes remplissent leur fonction, la médiation des cellules présentatrices d’antigènes est nécessaire. Ce groupe de cellules phagocytera l’agent nocif, traitant et adaptant son antigène afin que le lymphocyte B le reconnaisse et produise les anticorps nécessaires.

Le facteur humoral de l’immunité adaptative est donné par des anticorps, qui sont des protéines capables de reconnaître un antigène spécifique et d’initier sa destruction. À l’heure actuelle, 5 types d’anticorps différents ont été reconnus, qui sont les suivants :

  • IgM : C’est le premier anticorps de contact qui n’apparaît que lorsque l’antigène est détecté pour la première fois dans l’organisme et la réponse qu’il déclenchera sera similaire à celle de l’immunité innée.
  • IgG : Il est produit lorsque le corps détecte un antigène auquel il a déjà été exposé. Vous pourrez déclencher une réponse plus efficace en résolvant le tableau clinique dans les plus brefs délais.
  • IgA : Ce sont les anticorps présents dans les muqueuses de l’organisme, défendant cette surface de l’invasion des micro-organismes.
  • IgE : Ils sont responsables de la médiation et du déclenchement de toutes les réactions allergiques et d’hypersensibilité. De plus, ils participent également aux processus parasitaires.
  • IgD : cet anticorps se trouve à la surface des lymphocytes B immatures, c’est pourquoi il favorise leur processus de maturation.

Considérations générales sur les types d’immunité

La principale différence entre les 2 types d’immunité existants est la capacité de l’immunité adaptative à avoir de la mémoire et de la spécificité. De cette manière, le corps pourra déclencher une réponse immunitaire efficace, en fonction du pathogène auquel il a été exposé.

Enfin, l’immunité innée et adaptative est nécessaire à la défense de l’organisme. Elles travaillent ensemble chaque jour pour prévenir l’apparition de maladies.



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