11 mythes sur l'autisme

Les mythes sur l'autisme sont toujours valables dans la société, et ils nous font voir ces personnes comme un groupe homogène. Rien n'est plus éloigné de la réalité. Dans cet article, nous décomposons 11 mythes associés à l'autisme.
11 mythes sur l'autisme
Laura Ruiz Mitjana

Rédigé et vérifié par la psicóloga Laura Ruiz Mitjana.

Dernière mise à jour : 04 août, 2021

Les mythes sur l’autisme sont malheureusement répandus au sein de la société. Pour cette raison, il est important de rendre visible ce qui est dit sur l’autisme et, surtout, distinguer le vrai du faux.

L’autisme est un trouble très hétérogène, qui se présente très différemment chez chaque personne. A partir de la connaissance de l’unicité de chacun, il est possible de comprendre ce dont cette personne a besoin et de mettre de côté les préjugés, mythes et stéréotypes associés.

11 mythes sur l’autisme

Le trouble du spectre autistique (TSA) est un trouble neurobiologique qui peut ou non conduire à une déficience intellectuelle. Il s’agit de personnes souffrant d’une série de difficultés dans le domaine social et communicatif, avec des intérêts très restreints.

On parle beaucoup de l’autisme, mais tout ce qui se raconte n’est pas vrai. C’est pourquoi, il est important de promouvoir la compréhension et la sensibilisation du public comme moyen pouvant favoriser l’inclusion des personnes atteintes de TSA. Voici 11 mythes sur l’autisme.

1. L’autisme est une maladie

Un adulte et un enfant qui communiquent par des gestes.

L’autisme n’est pas une maladie. C’est un trouble d’origine neurobiologique lié au développement du système nerveux. Il n’est pas non plus contagieux et ne peut être contracté à un certain moment de la vie. Ainsi, une personne autiste n’est pas malade. L’autisme est une condition de vie qui conduit souvent à un handicap.

2. L’autisme a un remède

L’autisme n’a pas de remède. Tout d’abord parce qu’il ne s’agit pas d’une maladie. Et deuxièmement, parce qu’il s’agit d’une condition complexe dont il n’existe pas encore de connaissance précise pour pouvoir la « couvrir » complètement.

Il existe des traitements pour améliorer la qualité de vie de ces personnes, afin qu’elles apprennent à mieux communiquer et, in fine, qu’elles profitent d’une vie la plus normalisée possible. Les psychotropes peuvent également aider à cet égard. Mais il n’y a pas de traitement pour “guérir” de l’autisme.

3. Les vaccins peuvent provoquer l’autisme

Actuellement, la communauté médicale et scientifique du monde entier soutient la conclusion selon laquelle il n’existe aucune preuve liant la vaccination au développement d’un trouble du spectre autistique. Dans ce document de positionnement, préparé par Autismo España et AETAPI, vous trouverez davantage d’informations à ce sujet.

4. Mythes sur l’autisme: Les personnes autistes ne communiquent pas

Un autre mythe sur l’autisme est en lien avec la communication de ces personnes. Il n’est en aucun cas vrai que les personnes atteintes de TSA ne communiquent pas. En effet, toutes les personnes autistes communiquent, même si chacune d’entre elles, en raison de ses difficultés, y parvient d’une manière ou d’une autre.

Par ailleurs, certaines personnes atteintes de TSA ne s’expriment pas avec un langage verbal. Mais cela ne veut pas dire qu’elles ne communiquent pas. Elles le font différemment. Par exemple, via des systèmes de communication alternatifs ou augmentés (par exemple, PECS, Picture Exchange Communication System ).

5. Les personnes atteintes de TSA ont des capacités spéciales

S’il est vrai qu’il y a des personnes autistes qui ont des capacités spéciales, la vérité est qu’elles ne sont pas toutes comme ça. Ce groupe est très hétérogène en tous points, y compris celui-ci.

Une petite partie des personnes atteintes de TSA ont des « capacités spéciales ». Plusieurs fois, ces talents sont liés au fonctionnement de leur cerveau ou aux intérêts spécifiques et restreints.

6. Mythes sur l’autisme: Il y a plus d’hommes que de femmes atteints de TSA

Jusqu’à présent, il avait été observé qu’il y avait beaucoup plus d’hommes que de femmes avec un TSA. Cependant, ces dernières années, il se peut qu’il existe des facteurs qui rendent le diagnostic difficile chez les filles ou les femmes.

Il existe également des biais diagnostiques et les filles sont considérées comme sous-diagnostiquées. A ce propos, l’hypothèse a été émise que cela pourrait être lié à leurs plus grandes compétences sociales, ce qui les rend plus faciles à “camoufler” ou à “passer inaperçues”.

7. Le manque d’amour parental peut conduire à l’autisme

Un enfant à table avec un adulte.

Il s’agit d’une théorie très ancienne qui a été totalement rejetée aujourd’hui. Bien que la cause exacte de l’autisme ne soit pas encore connue (et en fait, une origine multifactorielle est posée), la vérité est que l’éducation n’a rien à voir avec son origine (étant donné qu’elle est neurobiologique).

De cette façon, nous savons que l’autisme a une composante génétique importante. De plus, comme nous l’avons dit dans un point précédent, il ne « se contracte pas ». L’individu naît ou non avec ce trouble.

8. Mythes sur l’autisme: Les personnes autistes évitent tout contact avec les autres

S’il est vrai que les personnes atteintes de TSA ont des difficultés dans le domaine social, il est faux de dire qu’elles préfèrent être isolées et sans contact avec les autres. En effet, l’autisme est un trouble très hétérogène, et les personnes autistes présentent de nombreuses différences les unes par rapport aux autres, à tous points de vue.

Ainsi, les personnes autistes peuvent s’intéresser aux autres. Ce qui se passe, c’est que leurs difficultés peuvent rendre difficile pour elles la gestion des situations sociales. D’autre part, ces difficultés peuvent leur causer beaucoup de frustration, c’est pourquoi elles peuvent être enclines à éviter les contacts sociaux.

De plus, leur hypersensibilité sensorielle (qui n’apparaît pas toujours) peut les mettre mal à l’aise dans les lieux surpeuplés. Mais ce n’est pas tant à cause des gens, mais à cause de l’écrasement que ce type de situation sociale leur cause.

9. L’autisme implique des traits physiques typiques

Il n’y a pas de phénotype spécifique dans l’autisme comme il y en a, par exemple, dans le syndrome de Down. Ainsi, les personnes autistes ne se caractérisent pas par leur physique particulier.

En fait, les manifestations du trouble sont essentiellement de nature comportementale. C’est pourquoi l’autisme est diagnostiqué en fonction des symptômes qui peuvent être observés, et non en fonction des caractéristiques physiques.

10. Toutes les personnes autistes ont une déficience intellectuelle

Un autre mythe sur l’autisme a trait à la déficience intellectuelle. Bien qu’il soit vrai que de nombreuses personnes autistes ont un degré associé de déficience intellectuelle (qui peut être légère, modérée ou sévère), toutes n’ont pas cette condition.

En effet, il y a des personnes atteintes de TSA qui ont une intelligence supérieure à la moyenne. En ce sens, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on estime que 50 % des personnes atteintes de TSA souffrent également d’une déficience intellectuelle.

11. Les personnes autistes sont agressives

L’agressivité n’est pas une caractéristique associée à l’autisme. Il peut effectivement y avoir des personnes autistes agressives, mais cela n’a rien à voir avec leur état.

Il s’agit par exemple du fait que lorsqu’elles présentent certaines difficultés sociales (par exemple, elles ne comprennent pas certaines situations), ou en raison de leur anxiété sociale, elles peuvent manifester des troubles du comportement (surtout dans l’enfance), qui incluent d’agressivité.

Cependant, cela ne peut pas être généralisé. Car l’apparition de ces comportements survient souvent en raison de leur manque d’adaptation à l’environnement ou à des situations génératrices de stress (qu’ils pourraient mieux gérer avec le soutien nécessaire).

Les “personnes autistes”, et non les “autistes”

Nous pensons qu’il est important de faire cette petite différence. Les personnes autistes sont associées à cette condition, mais elles ne sont pas seulement cette condition.

Le diagnostic fait partie de la vie, oui, mais il ne doit pas la définir. Car au-delà de l’autisme il y a une personne avec ses singularités qui la rendent unique, qui l’amènent à souffrir, à s’amuser, à rire, à pleurer et à vivre à sa manière. Comme le fait chaque être humain.

À partir de là, nous vous encourageons à continuer à vous renseigner sur ce trouble, car c’est le seul moyen de dissiper les mythes sur l’autisme. A travers l’information et surtout l’éducation et la visibilité.

“Le handicap ne vous définit pas, il définit comment vous faites face aux défis que présente le handicap.”

-Jim Abbott-



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