Différences entre les caries et le tartre

Les caries et le tartre sont deux types d'affections buccales de gravité variable. Les deux découlent d'une mauvaise alimentation et d'une mauvaise hygiène bucco-dentaire, mais savez-vous en quoi elles diffèrent ?

Rédigé et vérifié par el biólogo Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 23 janvier, 2023

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les maladies bucco-dentaires touchent près de 3,5 milliards de personnes dans le monde, parmi lesquelles les caries et le tartre. Nous allons plus loin, car on estime que les caries non traitées des dents permanentes représentent le trouble de santé le plus courant dans le monde. La parodontite sévère, qui provoque une perte complète des dents, touche 10 % des personnes.

La santé bucco-dentaire est une question de soins et d’hygiène, mais aussi de classe et de disponibilité économique. Le traitement de ces troubles est souvent coûteux et ne fait pas partie de la couverture sanitaire universelle. C’est pourquoi dans les pays à faible revenu, il est rarement possible de fournir des services adéquats pour prévenir ou traiter un tel problème.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, il est nécessaire de connaître les troubles bucco-dentaires et de les prévenir avant qu’ils ne deviennent chroniques. Dans les lignes suivantes, nous présentons les différences entre les caries et le tartre, ainsi que les solutions possibles à chacun de ces déséquilibres buccaux.

Qu’est-ce que le tartre ?

Le dictionnaire Oxford Languages définit le tartre comme « une substance jaunâtre de nature calcaire qui adhère à l’émail des dents et forme une croûte ». Il est également connu comme le calcul dentaire, mais il se réfère toujours au dépôt de minéraux sur la plaque bactérienne qui pousse naturellement sur les dents.

La plaque dentaire est un biofilm de micro-organismes (principalement bactériens) qui se développent sur les surfaces buccales de tous les êtres humains. C’est un dépôt incolore et peu visible, mais lorsqu’il évolue en tartre il devient jaunâtre. Environ 90 % du poids de la plaque est constitué d’eau et jusqu’à 700 espèces de bactéries vivent dans ce biofilm.

De nombreux micro-organismes présents dans l’environnement buccal sont commensaux ou bénéfiques, tandis que d’autres favorisent le développement de problèmes bucco-dentaires à court ou à long terme. Quoi qu’il en soit, l’accumulation de plaque sur les dents n’est jamais une bonne chose, car elle favorise l’apparition de tartre.

La précipitation des minéraux présents dans la salive et le liquide gingival (FCG) tue les cellules bactériennes, mais est à son tour le point d’ancrage parfait pour le dépôt d’encore plus de matière minérale, qui se retrouve dans le tartre. A long terme, ce déséquilibre physiologique peut entraîner une mauvaise haleine, une inflammation chronique des gencives et un aspect cosmétique inesthétique.

Que sont les caries ?

Comme l’indique la Mayo Clinic, les caries sont des « zones endommagées de façon permanente à la surface des dents qui deviennent de petites ouvertures ou des trous ». Ces lésions représentent une condition multifactorielle qui dépend de plusieurs caractéristiques, parmi lesquelles se distinguent les suivantes :

1. La présence de sucres fermentescibles dans le milieu buccal.
2. L’existence de bactéries cariogènes dans la bouche du patient.
3. D’autres facteurs, à la fois environnementaux et intrinsèques à la personne.

La cause physiologique des caries est la destruction des tissus dentaires durs (émail, dentine et cément) par une série de bactéries productrices d’acide. Ces composés sont à leur tour synthétisés lorsque des micro-organismes métabolisent et transforment les sucres présents à la surface des dents.

Si la destruction de la dent est plus rapide que le dépôt minéral présent dans la salive, des caries s’installent. L’apport de sucres simples est le substrat de croissance des bactéries pathogènes qui nous concernent (notamment Streptococcus mutans et Lactobacillus acidophilus ), ainsi la consommation d’aliments très sucrés est l’un des principaux facteurs de risque lors du développement de la pathologie.

Quelles sont les différences entre les caries et le tartre ?

Maintenant que nous connaissons un peu mieux les deux conditions isolément, nous pouvons les traiter d’un point de vue pathologique.

1. Le tartre n’implique pas en soi une destruction dentaire comme c’est le cas pour les caries

Comme nous l’avons dit dans les lignes précédentes, le tartre entraîne la minéralisation de la plaque dentaire. Cela provoque l’apparition d’une série de dépôts jaunâtres dans la ligne des gencives et sur la dent elle-même, mais la dent n’est en aucun cas détruite.

Dans tous les cas, l’accumulation de tartre autour de la gencive la rend enflammée, laissant place à une affection connue sous le nom de gingivite. Lorsque la maladie progresse, les fibres gingivales sont détruites et une « poche » se forme entre la dent et les gencives, qui est colonisée par des micro-organismes capables d’enflammer la zone et de détruire le tissu dur de la dent. C’est ce qu’on appelle la parodontite.

En d’autres termes, le tartre seul ne détruit pas la dent, mais une gingivite dérivée non traitée conduisant à une parodontite est capable de provoquer la carie et la destruction des dents. De plus, la carie provoque toujours une rupture de la dent et une partie des critères de diagnostic est la présence de cavitations (vides) dans la partie affectée.

2. Le processus pathologique des deux conditions est très différent

On peut facilement décrire l’apparition du tartre dans les étapes suivantes :

1. Les minéraux présents dans la salive précipitent sur la plaque dentaire. Les zones les plus susceptibles de présenter ces dépôts sont celles trouvées à un point de la bouche avec un important flux de salive.
2. Le tartre augmente en volume et en densité sous forme de couches minérales qui se déposent peu à peu. Les événements de calcification de la plaque dentaire sont périodiques, mais leurs déclencheurs exacts ne sont pas encore connus.
3. La proportion minérale du tartre est de 60% du total et le phosphate de calcium est le composé prédominant.
4. S’il n’est pas traité, le tartre entraîne une gingivite et éventuellement une parodontite.

En revanche, l’apparition d’une cavité peut se résumer aux points suivants :

1. Dans un premier temps, la carie apparaît sous la forme d’un film pratiquement invisible qui se dépose après l’ingestion de substances très sucrées (et sans brossage ultérieur).
2. Après cela, une sorte de « tache » blanche peut être observée à la surface de la dent, ce qui indique la déminéralisation de l’émail. Ce type de blessure est également connu sous le nom de microcavité.
3. Au fur et à mesure que la condition progresse, la microcavité se dilate et se transforme en une cavité pleine. À ce stade, la blessure est irréversible.
4. La présence d’une carie noire dans la dent implique qu’un processus de déminéralisation s’est produit dans le passé qui n’est pas actif. Les lésions qui sont constamment présentes sont de couleur moins évidente.

Comme vous pouvez le voir, les processus pathologiques entre les deux entités cliniques sont assez différents. Le tartre se dépose sous la forme d’une plaque jaunâtre, tandis que les cavités commencent à devenir apparentes avec une lésion blanchâtre connue sous le nom de microcavité. Il est facile de distinguer ces processus aux stades précoces et avancés.

3. Le tartre ne provoque pas de symptômes à lui seul, mais les caries le font

Le tartre est associé à la mauvaise haleine et à un aspect jaunâtre des dents, mais les deux sont des processus dérivés du manque d’hygiène au niveau buccal (et non du dépôt de plaque lui-même). Dans tous les cas, les affections associées (gingivite et parodontite) se présentent avec une série de signes cliniques spécifiques qui méritent d’être connus.

Les symptômes les plus évidents de la gingivite sont les suivants, comme indiqué par la Clinique Mayo :

• Gencives enflammées, enflées et rouges.
• Saignement facile lors de l’utilisation d’une brosse à dents ou d’un fil dentaire.
• Mauvaise haleine.
• Gencives fuyantes et sensibles.

Les symptômes de la parodontite sont les suivants :

• Gencives gonflées, gonflées, d’un rouge très foncé voire violet.
• Saignements buccaux extrêmement faciles et douleur au toucher.
• Mauvaise haleine.
• Présence de pus entre les dents et les gencives.
• Perte de dents.
• Douleur évidente lors de la mastication.
• Gencives reculées.
• Paresse dentaire.

Comme vous pouvez le constater, la parodontite (conséquence extrême du dépôt de tartre et d’autres facteurs) présente des signes cliniques très évidents, alarmants et agressifs. Dans tous les cas, nous soulignons que le dépôt de tartre lui-même ne dépasse pas beaucoup le domaine esthétique jusqu’à ce qu’il évolue vers d’autres conditions plus graves.

Les caries rapportent des symptômes assez différents de tous les précédents. Les signes courants sont les suivants :

• Mal de dents, souvent soudain et sans cause apparente.
• La sensibilité dentaire, qui se traduit par un inconfort lorsque vous mangez quelque chose de très chaud ou de très froid.
• Trous visibles dans les dents affectées et tachés de brun/blanchâtre.
• Douleur en mordant.

Finalement, les différences entre les caries et le tartre dans la zone symptomatique sont plus que claires. Le tartre dans sa variante la plus extrême (la parodontite) provoque des caries dentaires, des lésions gingivales et un inconfort buccal général, tandis que les caries sont beaucoup plus limitées à une zone spécifique et la douleur générée est beaucoup plus localisée.

4. Le tartre ne représente pas une maladie, comme c’est le cas pour les caries

C’est l’une des différences les plus importantes entre les caries et le tartre, bien que nous l’ayons déjà abordée dans d’autres sections. Le principe est simple : le tartre en soi n’est pas une maladie et représente un processus qui se produit naturellement lorsque le brossage des dents n’est pas approprié. Cela ne se fait pas de diagnostiquer une personne atteinte de tartre dentaire, car cela ne représente pas une pathologie.

D’autre part, les caries sont des maladies bucco-dentaires qui doivent être traitées dans tous les cas au-delà de l’hygiène à la maison. Des obturations, des couronnes, des canaux radiculaires et même l’extraction de la dent entière peuvent être nécessaires pour résoudre une carie déjà établie.

5. Le tartre est réversible, alors que la carie dentaire ne l’est pas

Le tartre à ses débuts ne cause pas de dommages mesurables aux gencives. Par conséquent, il peut être résolu avec une série d’approches simples, parmi lesquelles les suivantes :

• Brosse rotative hygiénique.
• Élimination du tartre dentaire. Cela peut être réalisé manuellement à l’aide de curettes ou à l’aide d’un mécanisme à ultrasons.
• Nettoyage parodontal.
• Désinfection au bicarbonate et au sel.

Avec l’approche et la persévérance indiquées, la plaque de tartre devrait disparaître d’elle-même sans qu’il soit nécessaire de se rendre dans un centre spécialisé. Dans tous les cas, il est toujours recommandé de se confier à un professionnel lors de toute intervention sur son propre corps (même légère).

En revanche, et comme nous l’avons dit dans les lignes précédentes, les tissus perdus par cavitation ou carie ne sont pas récupérables. Le traitement consiste à maintenir la fonction dentaire et à prévenir d’autres caries au fil du temps. Voici quelques-unes des approches réalisées au centre médical :

• Remplissage : la cavité laissée par les cavités est nettoyée puis comblée avec de la matière synthétique. Cela permet à la dent affectée de récupérer sa fonction au niveau de la mastication et de l’occlusion.
• Couronne : elle s’apparente à une obturation, mais dans ce cas la couronne naturelle complète de la dent atteinte est recouverte.
• Endodontie : ce procédé est réservé aux cas où la cavitation a atteint la partie molle de la dent (la pulpe). Elle consiste à retirer la partie profonde de la dent, à la nettoyer à l’intérieur et à la remplir d’un matériau inerte.
• Extraction : les dents extrêmement abîmées doivent être extraites complètement. Des implants peuvent être placés pour les remplacer.

Comme vous pouvez le constater, le traitement dans ce cas n’est pas préventif et essaie seulement de sauver ce qui reste de la dent. Alors qu’un tartre peut être inversé avant qu’il n’entraîne une gingivite, une dent touchée par une carie ne reviendra jamais à son état initial.

Différences entre les caries et le tartre : deux problèmes similaires, mais de gravité différente

Les différences entre les caries et le tartre sont multiples et, sans aucun doute, une condition est légèrement plus sérieuse que l’autre. Le tartre à ses débuts peut être résolu grâce à l’hygiène, tandis que la carie dentaire nécessite toujours une approche médicale. De plus, cette dernière provoque des effets irréversibles peu importe à quel point le patient commence à se brosser les dents régulièrement après avoir reçu le diagnostic.

Enfin, même si le tartre peut sembler plus « innocent » qu’une carie, il faut se rappeler qu’il peut entraîner des gingivites et des parodontites s’il n’est pas traité. Cette dernière affection est considérée comme très grave et peut entraîner de graves infections buccales, la perte des dents et bien d’autres signes. Le mieux sera, dans tous les cas, de prendre soin de sa santé bucco-dentaire et d’aller chez le dentiste au moindre soupçon.