Qu'est-ce que la dermatite atopique ?
La dermatite atopique est une maladie très fréquente qui survient principalement dans l’enfance. Elle a une forte association avec la génétique et les symptômes comprennent la peau sèche, les démangeaisons, les rougeurs et l’eczéma.
Certains auteurs considèrent cette maladie comme une expression supplémentaire d’un syndrome atopique, dans lequel les patients développent diverses affections tout au long de leur vie. Cela comprend l’asthme et d’autres formes de dermatite.
Les différents visages de l’atopie
Le terme atopie est utilisé pour décrire les patients qui ont tendance à générer des réactions allergiques répétées. Celles-ci, en outre, impliquent généralement de nombreux organes et systèmes.
Il existe une théorie qui postule l’existence de la marche allergique. Celle-ci se définit comme l’histoire naturelle d’un patient allergique, qui peut développer diverses pathologies tout au long de sa vie. Selon l’âge, l’apparition de certaines affections est plus fréquente, comme les allergies alimentaires chez les enfants de moins de 2 ans et la rhinite chez les enfants plus grands.
La dermatite atopique est une inflammation allergique de la peau. Elle implique des réactions inflammatoires modérées et se manifeste généralement au cours des six premiers mois de la vie. Dans de nombreux cas, elle est précédée d’allergies alimentaires. Cette maladie a généralement une proportion similaire dans les deux sexes.
Manifestations cliniques de la dermatite atopique
Les symptômes cutanés de la dermatite atopique sont assez variés et surviennent simultanément. La plupart des patients ont des antécédents familiaux d’allergies, en particulier d’asthme.
Peau sèche ou xérose
Elle survient chez la plupart des patients et s’accompagne d’une desquamation légère à modérée. On pense qu’elle est due à des changements dans le métabolisme des lipides et à une perméabilité à l’eau accrue dans l’épiderme.
Cela entraîne des problèmes pour l’hydratation naturelle de la peau. En effet, ces macronutriments ont un rôle important dans la prévention des pertes en eau sous l’effet du soleil. C’est pourquoi il y a des rougeurs et c’est le symptôme qui attire le plus souvent l’attention des parents.
Eczéma
Ce terme désigne un ensemble d’affections cutanées aux causes très diverses, en plus de l’atopie. La principale caractéristique est la démangeaison de la peau qui apparaît brusquement.
Il est possible de retrouver des lésions très diverses associées à l’eczéma :
- Desquamation : elle est produite par la perte de la couche la plus superficielle de la peau.
- Gonflement (œdème) : caractérisé par une rétention hydrique localisée, typique des phénomènes inflammatoires. Parfois, c’est une conséquence du grattage.
- Vésicules : ce sont des lésions dermatologiques primaires, petites, légèrement surélevées et peu liquides.
- Bulles : elles peuvent se former par la confluence des vésicules.
- Érythème : rougeur de la peau.
Pityriasis alba
Cette affection se caractérise par des zones hypopigmentées de taille variable. Cela signifie que les lésions acquièrent un ton plus doux ou plus atténué par rapport à la peau du patient. Par conséquent, elles ont un aspect blanchâtre et sont très pâles.
Elles sont généralement asymptomatiques et leur apparence a tendance à s’aggraver en cas d’exposition au soleil. De plus, elles sont plus fréquentes chez les patients jeunes que chez les adultes et se retrouvent sur les extrémités exposées au soleil.
Ces lésions sont souvent confondues avec une infection fongique connue sous le nom de pityriasis versicolor, qui présente les mêmes caractéristiques, mais des démangeaisons s’y ajoutent. Cela fait partie des diagnostics différentiels.
Démangeaisons ou prurit
C’est une sensation inconfortable car elle apparaît progressivement et n’est pas complètement soulagée par le grattage. En effet, chez de nombreux patients, cela peut entraîner des lésions ouvertes qui, si elles ne sont pas nettoyées, entraînent une surinfection bactérienne.
Certaines conditions peuvent déclencher les symptômes, comme le stress, la consommation de certains aliments allergènes et les infections de n’importe quel organe.
Chéilite
Ce terme fait référence à une inflammation des lèvres. Lorsqu’elle affecte la commissure, on l’appelle chéilite angulaire. Cela est très gênant et peut se propager dans toute la bouche.
Pendant les périodes les plus froides de l’année, malgré l’absence des autres symptômes de la dermatite atopique, les lèvres peuvent devenir sèches. Dans ces cas, la pratique habituelle et spontanée de les lubrifier avec de la salive tend à aggraver le problème.
Quelles sont les causes de la dermatite atopique?
Cette condition est le résultat de l’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux. En raison de la forte association avec l’hérédité, il est probable que la génétique joue un rôle plus important.
Il existe des mutations liées à la dermatite atopique qui affectent les gènes associés à la production de filaggrine, un constituant très abondant de la kératine dans l’épiderme. De plus, d’autres mutations sont liées au bon fonctionnement des cellules du système immunitaire.
L’exposition à des substances externes qui agissent comme des allergènes est nécessaire pour déclencher les crises. C’est-à-dire qu’ils sont capables d’induire une réponse immunitaire exagérée qui provoque, par conséquent, une allergie.
Diagnostic de la dermatite atopique
En raison de l’absence de tests diagnostiques directs et de ses manifestations très caractéristiques, la dermatite atopique est généralement détectée cliniquement. Pour cela, il est important de fournir au médecin des informations concernant les antécédents familiaux d’atopie et les différents signes.
Le spécialiste chargé de diagnostiquer et de traiter ces maladies est le dermatologue, bien que d’autres médecins (allergologues, médecins de famille, pédiatres ou internistes) puissent également le faire.
En l’absence de tests complémentaires spécifiques, il est courant que le médecin envisage certains diagnostics différentiels. Les plus courants sont les suivants :
- Dermatite séborrhéique : à un stade avancé, elle peut générer des lésions rougies (érythème) et une desquamation, similaires aux cas de dermatite atopique. Cependant, cette condition se caractérise par une production abondante de sébum.
- Gale : il s’agit d’une infection parasitaire causée par l’acarien Sarcoptes scabiei qui produit de très petites lésions en relief qui démangent.
- Pityriasis versicolor : c’est une mycose superficielle (infection fongique) qui ressemble beaucoup aux lésions de type pityriasis alba qui ont été évoquées.
Existe-t-il un traitement pour la dermatite atopique ?
Oui, il existe un traitement pour la dermatite atopique. Les patients qui ont tendance à avoir des récidives de la maladie peuvent nécessiter une surveillance continue avec un allergologue.
Mesures générales
Lorsque la maladie survient chez les bébés, il est nécessaire de prendre en compte une série de mesures pouvant atténuer les symptômes ou prévenir leur apparition. Celles-ci incluent un nettoyage régulier, l’application de crèmes émollientes (hydratantes) après le bain et la priorité aux douches courtes. Il faut également éviter l’exposition à la chaleur et aux aliments riches en histamine, tels que les fraises, les œufs et les crustacés.
Médicaments topiques
Ils sont généralement utilisés dans tous les cas, surtout lorsque les lésions sont très localisées et qu’il est facile d’appliquer les crèmes. Les médicaments les plus utilisés par les dermatologues sont les stéroïdes, qui sont des composés dérivés du cholestérol. Ceux-ci ont une puissante activité anti-inflammatoire.
Certains des plus couramment utilisés sont l’hydrocortisone et la triamcinolone. Dans certaines régions, telles que le visage et les grands plis du corps, d’autres médicaments et indications sont nécessaires en raison de la possibilité d’effets indésirables.
Ces dernières années, l’utilisation d’immunomodulateurs topiques, tels que le pimécrolimus, a augmenté. Ceux-ci sont capables de réguler l’activité des lymphocytes, diminuant la réponse inflammatoire de la maladie.
Médicaments systémiques
Cette dernière section fait référence aux médicaments qui sont ingérés par voie orale :
- Antihistaminiques : également connus sous le nom d’antiallergiques, ils aident à réduire les symptômes tels que les démangeaisons et sont souvent administrés avec des stéroïdes topiques. La loratadine et la cétirizine sont des options très courantes.
- Stéroïdes : les médecins peuvent indiquer ces médicaments par voie orale dans des cas exceptionnels, en cas de mauvaise réponse au traitement topique.
- Immunomodulateurs : comme les médicaments topiques que nous avons mentionnés dans la section précédente, ces médicaments peuvent réduire la réponse inflammatoire. Ils ne sont pas d’usage courant et sont également réservés à des cas particuliers.
Le contrôle de la dermatite atopique est l’affaire de toute une vie
La dermatite atopique nécessite une approche intensive, car les symptômes sont récurrents et gênants. L’expérience d’un dermatologue peut être essentielle pour choisir les traitements les plus appropriés dans chaque cas. L’âge du patient et les pathologies concomitantes doivent également être pris en compte.
Dans tous les cas, les premières mesures sont hygiéno-diététiques. De petits changements dans les routines font une grande différence dont les personnes atteintes peuvent profiter.
- Aviña J, Castañeda D. Marcha alérgica: el camino de la atopia. Alergia, Asma e Inmunología Pediátricas 2006;15(2):50-56.
- Garavís J, Ledesma M, De Unamuno P. Eccemas. Medicina de Familia – SEMERGEN 2005;31(2):67-85.
- Medina D. Dermatitis seborreica: una revisión. Dermatología CMQ 2014;12(2):135-141.
- Pérez-Cotapos M, Soledad M, Sáenz M. Dermatitis atópica. Revista Médica de Clínica Las Condes 2011;22(2):197-203.
- Fierro, Jorge Arturo Aviña, and Daniel Castañeda Gaytán. “Marcha alérgica: el camino de la atopia.” Alergia, Asma e Inmunologia Pediatricas 15.2 (2006): 50-56.
- Cebrián Fernández, Ana. “Papel de la histamina en la alimentación: revisión bibliográfica de las distintas patologías que puede ocasionar su exceso en el organismo.”
- Barragan, Diana Stefania Evangelista, et al. “Dermatitis atópica (ECCEMA) infantil.” RECIAMUC 3.3 (2019): 192-207.
- Ricardo Alonso, Orayne Ekatherina, et al. “Aspectos de interés sobre la etiopatogenia de la dermatitis atópica.” Revista Médica Electrónica 40.4 (2018): 1139-1148.
- Weidinger, S., H. Baurecht, and J. Schmitt. “A 5‐year randomized trial on the safety and efficacy of pimecrolimus in atopic dermatitis: a critical appraisal.” British Journal of Dermatology 177.4 (2017): 999-1003.
