Quels sont les troubles de l'attention?
Les troubles de l’attention sont fréquents dans de nombreuses psychopathologies. Qu’ils soient principaux ou subsidiaires, ils représentent une diminution notable de la capacité d’action et de coordination du reste des processus cognitifs de l’individu. Dans cet article, nous examinerons ce qu’est l’attention, ainsi que ses principales altérations ou troubles.
Qu’est-ce que l’attention?
L’attention est un processus psychologique de base qui guide et coordonne l’activité de nos sens et de nos pensées pour la sélection, la distribution et le maintien de toute activité cognitive en général.
Par conséquent, en tant que processus, elle permet de filtrer le flux d’informations reçues par l’organisme et de concentrer l’activité psychique sur un stimulus ou une zone spécifique du champ de conscience. Cette dernière est la capacité de communiquer entre l’environnement interne et externe.
Ce processus est nécessaire pour d’autres plus complexes, comme l’apprentissage ou la mémoire, établissant ainsi un ordre hiérarchique, où son fonctionnement en conditionne d’autres. Pour que l’attention existe, il est essentiel qu’il y ait un certain degré de conscience et l’altération de celle-ci affecte l’efficacité de l’attention et, par conséquent, des autres processus psychologiques.
Processus d’activité attentionnelle
Comme mentionné précédemment, l’attention dirige les ressources mentales vers des stimuli spécifiques. Ce processus peut être divisé en trois étapes :
- L’initiation attentionnelle : consiste en la capture de l’attention de manière passive ou active. Le processus passif se produit involontairement, de sorte que l’attention est captée par les divers changements qui se produisent dans l’environnement externe et interne. Dans le processus actif, nous distinguons les stimuli en fonction des besoins de l’organisme.
- Le « maintien » de l’attention : consiste en la permanence de la focalisation sur l’objet pour le traitement de l’information.
- L’arrêt du processus attentionnel : consiste en un changement d’attention vers un autre stimulus pertinent pour l’organisme. Cela peut être dû à des mécanismes d’accoutumance et de fatigue sensorielle, ainsi qu’à la volonté propre du sujet. Voire à l’irruption d’un stimulus nouveau et modérément saillant.
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Attention : processus automatiques ou contrôlés
Au sein de la variété des processus cognitifs, on peut distinguer ceux dans lesquels un contrôle actif est nécessaire ou ceux dans lesquels il ne l’est pas :
- Les processus automatiques n’impliquent pas un niveau significatif de contrôle conscient. Plusieurs processus automatiques peuvent se produire simultanément chez l’individu.
- Les processus contrôlés nécessitent un niveau d’attention et de sensibilisation. Ces processus se déroulent de manière séquentielle et leur durée peut être plus longue que les processus automatiques.
Par ailleurs, les processus automatiques manquent de contrôle volontaire. Cela peut être mis en évidence dans l’apprentissage non associatif, comme l’accoutumance (réponse réduite résultant d’une exposition répétée à un stimulus) ou la sensibilisation (réponse accrue résultant d’une exposition répétée à un stimulus). Il existe également des comportements qui peuvent être automatisés au fil du temps.
Lorsqu’une personne apprend à conduire, elle a d’abord besoin d’un contrôle conscient et d’une attention concentrée sur chaque action qu’elle entreprend. Plus tard, au fur et à mesure que ces actions s’améliorent et que le fonctionnement est efficace, le contrôle conscient n’est plus nécessaire. Il existe donc un plus grand nombre de ressources cognitives pour d’autres actions concomitantes.
Des actions automatisées
Les actions deviennent relativement automatiques, mais l’attention peut s’y porter si nécessaire. Cela peut être observé dans tout comportement ou mouvement intentionnel, dans lequel la procédure est tellement intériorisée qu’elle est stéréotypée. Le contrôle volontaire tombe sur l’initiation et l’achèvement de l’action, comme mâcher de la gomme ou faire du vélo.
Grâce à cela, cela peut conduire à des actions plus complexes. Où les procédures qui ne nécessitent pas de concentration d’attention passent à l’arrière-plan, permettant au corps de maintenir son attention sur d’autres actions qui le nécessitent.
Sinon, il serait pratiquement impossible de fusionner des mouvements épais et fins comme en écriture ou en peinture. On ne pouvait pas contrôler consciemment les mouvements des doigts sur un crayon et, simultanément, le mouvement du bras.
Quelles sont les fonctions de l’attention?
Les fonctions attentionnelles sont précisément celles qui sont affectées lorsque surviennent des troubles ou des altérations de l’attention. Les principales fonctions de l’attention sont :
- Examen : c’est la capacité de rechercher et de localiser dans le champ perceptif pour reconnaître des modèles et des significations.
- Focusing : discrimination dans le champ perceptif pour sélectionner un stimulus et éliminer les autres.
- Filtration : classification des stimuli comme pertinents ou non pertinents. Cette capacité serait altérée dans les troubles déficitaires de l’attention.
- Capacité attentionnelle : fait référence à la quantité d’éléments auxquels le sujet peut assister en même temps dans une activité donnée.
- Attention simultanée : capacité à s’occuper de différents éléments de différents contenus en même temps.
Composantes de l’attention
L’attention peut être du type :
- Involontaire : elle se caractérise par un état de vigilance, d’éveil et d’alerte. Le sujet n’est pas orienté vers un stimulus précis de l’environnement, il n’y porte pas d’intérêt particulier. Ce serait comme des attentions “de routine”.
- Spontanée : l’apparition soudaine ou inattendue de stimuli attire l’attention, la focalise.
- Volontaire : il y a un examen, un suivi ou une recherche intentionnels pour trouver un stimulus spécifique.
- Soutenue : également appelée concentration, elle fait référence au maintien constant de l’attention basé sur un examen minutieux prolongé dans le temps, où plusieurs zones des sens peuvent être impliquées.
- Sélectives : les stimuli sont filtrés et concentrés sur le stimulus considéré comme pertinent, en éliminant les autres, considérés comme des distracteurs.
- En alternance : également appelée flexibilité cognitive, elle fait référence au changement focal entre différents stimuli.
- Divisée : l’attention simultanée de plus d’un stimulus se produit ; les informations relatives aux deux sont traitées en même temps.
Troubles de l’attention
Altérations quantitatives dues à une attention accrue :
- Hyperprosexie : il y a une exacerbation de l’attention volontaire, le sujet se concentre sur quelque chose de manière obsessionnelle et le reste des stimuli n’est pas en mesure de provoquer son attention.
- Dépolarisation attentive : l’attention accrue est polarisée vers les stimuli provenant de l’intérieur du sujet (tout), s’isolant des stimuli externes (rien).
Altérations quantitatives dues à une diminution de l’attention :
- Hypoprosexie : il y a une diminution marquée de la durée d’attention.
- Aprosexie : fait référence à l’incapacité de faire attention.
- Pseudo aprosexie : une aprosexie impressionne, mais l’attention est focalisée sur l’environnement extérieur de l’individu.
- Para aprosexie : des déviations involontaires de l’attention se produisent. Au détriment de l’attention volontaire, l’attention spontanée est exacerbée. De plus, une augmentation psychomotrice est observée.
Conclusions sur les processus attentionnels et leurs altérations
L’attention est essentielle pour coordonner et orienter le reste des processus cognitifs. Ainsi que pour accomplir des actes volontaires spécifiques. Les altérations de l’attention supposent un manque partiel de coordination ou tel de notre système mental. Dans ces cas, il convient de différencier les altérations légères ou pathologiques, temporaires ou permanentes, et un traitement neuropsychiatrique est nécessaire.
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