Campylobacter : en quoi consiste cette infection alimentaire ?

Les infections alimentaires causées par des bactéries sont encore assez courantes malgré les procédés d'hygiène actuels. Nous vous parlons aujourd'hui de Campylobacter.

Rédigé et vérifié par el nutricionista Saúl Sánchez.

Dernière mise à jour : 16 décembre, 2022

L’infection à Campylobacter peut être contractée par la consommation d’aliments contaminés. La viande de volaille étant la plus susceptible de contenir ce type de microorganisme.

C’est une pathologie qui développe des symptômes de type digestif et peut également s’accompagner de fièvre. Toutefois, certaines personnes peuvent la surmonter sans aucun symptôme. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de mettre en place une série de dispositifs d’hygiène alimentaire pour éviter de prendre des risques.

Les pathologies infectieuses causées par la consommation d’aliments en mauvais état ou mal manipulés sont particulièrement dangereuses dans le cas des groupes à risque. Les personnes âgées ou les femmes enceintes pourraient connaître de multiples complications. De même que les personnes immunodéprimées pour différentes raisons. Dans ces cas, il convient de mettre en place de bonnes méthodes de prévention.

Quels sont les symptômes d’une infection à Campylobacter ?

En général, les symptômes typiques d’une infection à Campylobacter, selon une étude publiée dans la revue Clinics in Laboratory Medicine, sont les suivants :

• Diarrhée, parfois avec du sang.
• Crampes.
• Douleur abdominale.
• Fièvre.
• Fatigue.
• Nausée et vomissements.

Si ces altérations se développent, il est préférable de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic précis et mettre en place une série de stratégies qui accélèrent la guérison. Parfois, l’utilisation de médicaments sera nécessaire.

D’autres fois, il sera nécessaire d’ajuster le régime alimentaire pour éviter les problèmes de déshydratation et de malnutrition. Dans les cas les plus graves, des antibiotiques pourraient même être administrés pour mettre fin à l’infection.

Il faut tenir compte du fait que dans les cas les plus graves d’infection à Campylobacter, une arthrite réactive pourrait se développer. Ceci est démontré par une recherche publiée dans la revue Infectious Diasease Clinics of North America.

Dans ces cas, il serait absolument nécessaire de se rendre aux urgences pour résoudre le problème rapidement. Sinon, les symptômes pourraient aller plus loin, générant une incapacité fonctionnelle.

Quelles sont les causes de l’infection à Campylobacter?

Les bactéries du genre Campylobacter se trouvent normalement dans le tube digestif de nombreux animaux de ferme. Leur présence est fréquente, en particulier chez les oiseaux et dans les excréments d’animaux. Elles pourraient également pénétrer dans l’eau et la contaminer.

Le lait non pasteurisé peut également contenir ces micro-organismes. Pour éviter ce genre de problème, il est nécessaire de cuire les aliments avant consommation. Puisqu’il s’agit de micro-organismes qui ne résistent pas bien aux hautes températures.

Cependant, de nombreux aspects sont méconnus concernant la motilité, la survie et la virulence de ce type de pathologie. C’est ce que précisent les recherches publiées dans la revue Food Microbiology.

Le nombre de bactéries ingérées peut être un facteur déterminant pour évaluer la gravité de la maladie et l’intensité des symptômes. Mais peut-être que la composition du microbiote de l’hôte joue également un rôle important.

Nous parlons d’un agent pathogène qui peut se propager assez facilement. Non seulement il contamine les liquides, mais il peut se transmettre d’une personne à une autre par contact. Pour cette raison la contagion est relativement fréquente. Pour éviter ce type de situation, des précautions doivent être prises en termes d’hygiène, parmi lesquelles se distinguent le lavage des mains et le nettoyage des surfaces.

S’il est vrai que les réservoirs sont généralement des animaux, il est également possible de trouver des plantes qui ont été contaminées par le micro-organisme. Ce n’est pas le plus fréquent, mais cela peut arriver.

En général, ce risque existe si l’aliment est entré en contact avec des eaux fécales ou avec la masse fécale d’un animal porteur. Pour éviter cela, des produits chimiques sont souvent utilisés dans les cultures à un niveau industriel.

Comment diagnostique-t-on cette infection?

En réalité, il existe de nombreuses maladies infectieuses qui présentent des symptômes similaires. Il est important d’identifier l’agent causal pour proposer une solution efficace au problème. Une culture de selles est généralement nécessaire pour diagnostiquer une infection à Campylobacter. Un échantillon de sang peut même être nécessaire pour confirmation.

À partir de là, les options de traitement pourraient être évaluées. La vérité est qu’il n’y en a pas de spécifique pour ce type de bactérie en question. Une telle que l’azithromycine est généralement prescrite dans les cas les plus compliqués.

Néanmoins, tant que l’administration de ce type de médicament peut être évitée, il est préférable d’opter pour d’autres alternatives. Leur utilisation continue peut effectivement entraîner une résistance bactérienne, un problème qui s’est avéré de plus en plus courant dans le monde.

De plus, le fait de proposer une bonne stratégie d’hydratation pour compenser la perte de liquides due à la diarrhée sera déterminant. Si l’eau minérale naturelle n’est pas tolérée, une perfusion intraveineuse doit être utilisée. L’objectif est de maintenir l’équilibre hydroélectrolytique pour éviter les crampes et les altérations des processus physiologiques les plus élémentaires et vitaux.

L’une des pires complications est liée au passage des bactéries dans le sang. Dans ce cas, un traitement plus agressif avec des antibiotiques tels que l’imipénem ou la gentamicine doit être débuté pendant 2 ou 4 semaines. Sinon, la vie du patient pourrait être mise en danger, à cause du processus connu sous le nom de septicémie. Ceci est indiqué par une étude publiée dans le Journal roumain de médecine interne.

Stratégies de prévention

Pour prévenir l’infection à Campylobacter, il est nécessaire de mettre en place une série d’habitudes liées à l’hygiène alimentaire. En premier lieu, il faudra veiller à une bonne cuisson des aliments d’origine animale.

La viande de volaille crue ne doit pas être consommée, car le risque de contamination est élevé. Il faudra s’assurer qu’au moins 65 degrés soient atteints à l’intérieur du produit pour tuer les bactéries.

Les œufs peuvent également être un vecteur de transmission de la bactérie, car ils peuvent être en contact avec la masse fécale des oiseaux. Pour cette raison, il faut faire très attention à leur consommation crue. Lors de leur rupture, une contamination peut être générée par les micro-organismes présents dans la coque.

De même, s’ils sont conservés une fois ouverts à température ambiante, le risque de reproduction de la bactérie augmente. En effet, dans les restaurants, leur utilisation n’est autorisée qu’après un processus de pasteurisation.

De la même manière, une bonne hygiène des mains sera déterminante avant et après manipulation d’aliments crus. Du savon et de l’eau suffiront. Cela évite également la contamination croisée qui peut entraîner des infections d’autres denrées alimentaires. Le fait de garantir une bonne cuisson ultérieure limitera également l’incidence de ce type de problème.

D’autre part, des mesures de précaution doivent être prises dans le cas où une personne chez qui une infection à Campylobacter a été diagnostiquée vit à la maison. Les bactéries sont principalement transmises par les matières fécales, mais les mains peuvent également être contaminées.

Il ne faut pas non plus oublier la nécessité de vérifier la potabilité des liquides consommés. Ce n’est généralement pas un problème dans le cas de l’eau minérale en bouteille. Cependant, lorsque l’eau provient d’une source, il est essentiel qu’elle passe périodiquement certains contrôles de qualité pour éviter les infections.

Complications de l’infection à Campylobacter

L’infection à Campylobacter se manifeste par des symptômes digestifs plus ou moins intenses, comme nous l’avons décrit. Cependant, cela peut se compliquer dans certaines situations. Cela se produit généralement surtout dans les groupes à risque et chez les personnes immunodéprimées.

Au fur et à mesure que le processus s’aggrave, l’arthrite peut survenir. Bien que ce ne soit pas le pire des maux. La septicémie est vraiment inquiétante et il existe d’autres syndromes associés.

L’un d’eux est le trouble neurologique connu sous le nom de Guillain-Barré, comme le confirment les recherches publiées dans l’ Expert Review of Clinical Immunology. Il provoquerait une paralysie semblable à la poliomyélite pouvant entraîner de graves dysfonctionnements respiratoires et neurologiques. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut se terminer par la mort.

Ces types d’infections bactériennes sont particulièrement dangereux dans le cas des personnes âgées et des femmes enceintes.

Les premières ont un plus grand risque de déshydratation causée par les vomissements et la diarrhée. Dans le second cas, les micro-organismes pourraient atteindre le fœtus par le placenta, causant de graves dommages au développement. Pour cette raison, il est fortement recommandé de prendre des mesures de précaution extrêmes pendant cette période, en évitant de consommer tout type d’aliment cru.

Les personnes sous traitement avec des agents immunomodulateurs constituent également une population à risque. Dans ce cas, les mécanismes de défense de l’organisme humain pourraient s’altérer. Ne pouvant plus répondre de manière adéquate à ce type d’infection. Souvent, il est nécessaire de prendre des mesures d’hygiène extrêmes si cette classe de médicaments est consommée, afin d’éviter les complications.

Infection à Campylobacter, un grave problème de sécurité alimentaire

L’infection à Campylobacter se produit lors de la consommation d’aliments ou de liquides contaminés par la bactérie. C’est une pathologie qui présente des symptômes digestifs d’intensité différente qui peuvent s’aggraver dans des situations spécifiques. Pour cette raison, il est préférable de miser sur la prévention et de mettre en place différentes stratégies d’hygiène alimentaire.

Enfin, lorsque ces types d’altérations qui correspondent à une éventuelle contamination apparaissent, il est préférable de consulter un médecin. Celui-ci sera chargé de recommander un traitement pharmacologique si nécessaire. Il sera très important de suivre leurs instructions puis, dans le cas de débuter un traitement aux antibiotiques, de le terminer. En effet, s’il est laissé à mi-chemin, une résistance bactérienne pourrait être générée.